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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Arrestations de masse: Montréal a fait des «excuses à rabais», selon d’anciens manifestants

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Audrey Sanikopoulos | Agence QMI

2023-03-14T17:13:43Z
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La Ville de Montréal devrait présenter des excuses publiques aux victimes d’arrestations de masse lors des manifestations de 2011 à 2015 et ne pas se contenter d’un «simple hyperlien vers un PDF», jugent les représentants des recours collectifs.

«Quand on présente des excuses, on le fait en pleine lumière, et non en catimini», a avancé Sophie Vallée-Desbiens lors d’un point de presse, mardi. Cette dernière représente les membres de l’un des 16 recours collectifs engagés contre la Ville.

En février dernier, la Cour supérieure avait décidé que la Ville devrait verser 6 millions $ et présenter ses excuses aux milliers de manifestants qui auraient été arrêtés illégalement, notamment lors du printemps érable.

Le juge Martin Sheehan avait exigé que la Ville publie des excuses sur son site internet pendant 90 jours, et ce, dans les 10 jours suivant le jugement.

«Il faut faire une recherche Google de plusieurs minutes pour arriver à voir l’hyperlien au bas de la page des services juridiques de la Ville. C’est ajouter l’insulte à l’injure», a cependant déploré la représentante Sandrine Ricci.

Les représentants des actions collectives jugent qu’il s’agit «d’excuses à rabais». Ils souhaitent que la mairesse Valérie Plante et Fady Dagher, chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), prennent la parole publiquement pour reconnaître les torts.

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En fin de matinée, Mme Plante a indiqué que «le droit de manifester est fondamental et nous le défendrons toujours».

«C’est pourquoi je réitère les excuses de la Ville de Montréal envers les personnes qui ont manifesté en 2012 et dont les droits ont été brimés par l’ancien règlement P6, abrogé par notre administration», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Vers un changement des pratiques policières

Au-delà des excuses, les représentants veulent que la Ville et le SPVM posent des actions pour changer les pratiques policières lors de manifestations.

«Que fera la mairesse Valérie Plante pour faire passer le message du juge aux forces policières?» s’est interrogé le représentant Marcos Ancelovici.

Lors de mouvements de contestations sociales dans la métropole entre 2011 et 2015, la police avait procédé à des manœuvres d’encerclement et des détentions. Plusieurs constats d’infractions avaient également été remis.

«La police a abusé de ses pouvoirs. La police a arrêté de façon illégale des citoyens et des citoyennes qui tentaient simplement d’exercer leur droit de manifester», a rappelé Mme Vallée-Desbiens.

En novembre dernier, la Ville de Montréal avait été condamnée à verser 3,1 millions $ pour huit des 16 actions collectives, rapportait le «Journal». Un montant de 2,9 millions $ s’est donc ajouté le 22 février dernier pour clore les huit autres actions.

Chaque membre des actions collectives devrait donc recevoir entre 1500 $ et 2000 $.

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