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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

D’autres victimes recherchées

La Sûreté du Québec lance un appel à tous dans le dossier du présumé prédateur Marc-André Grenon

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-10-14T11:34:57Z
2022-10-15T04:22:25Z
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Déjà accusé de meurtre, de tentative de meurtre et d’agressions sexuelles graves, le prédateur présumé Marc-André Grenon pourrait bien avoir fait d’autres victimes. La Sûreté du Québec lance un appel à la dénonciation.

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Photo d'archives
Photo d'archives

Rappelons que Marc-André Grenon est accusé du meurtre de Guylaine Potvin, retrouvée sans vie dans son logement de Jonquière le 28 avril 2000.

L’homme de 47 ans est aussi accusé d’agression sexuelle et de tentative de meurtre sur une femme du côté de Sainte-Foy. 

L’enquête prise en charge par la structure de gestion des enquêtes sur les crimes en séries de la SQ tend à démontrer que Grenon aurait pu faire d’autres victimes. Que ce soit avant les événements de 2000 ou au cours des 22 dernières années.

Et la SQ précise que ces potentielles victimes pourraient autant être mineures qu’adultes. 

Nombreux déplacements

Selon certaines informations, ce sont les nombreux déplacements de l’individu au fil des ans qui laisseraient croire qu’il tentait « d’éviter la chaleur ».

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La décision de lancer un communiqué de presse à la grandeur de la province ne serait pas étrangère à ses nombreux déménagements. (voir encadré)

Rappelons qu’il a finalement été arrêté dans son domicile de Granby, mercredi.

Des policiers ont fouillé mercredi l’appartement où résidait Grenon, rue Laval Sud à Granby.
Des policiers ont fouillé mercredi l’appartement où résidait Grenon, rue Laval Sud à Granby. Photo d'archives, Antoine Lacroix

Pour le professeur en criminologie de l’Université Laval Patrick Lussier, une telle initiative des policiers est tout à fait normale dans un contexte comme celui-ci, où 22 longues années se sont écoulées depuis les crimes connus. 

« C’est normal qu’on poursuive l’enquête pour voir s’il y a d’autres victimes ou différents types de délits », soutient l’expert, ajoutant toutefois qu’il en faudra plus pour affirmer que les enquêteurs ont épinglé un agresseur en série.

« Ce n’est pas linéaire. Ce n’est pas automatique qu’il ait fait d’autres victimes », prévient M. Lussier. « Il y a une diversité de trajectoires criminelles chez les délinquants sexuels. »

  • Écoutez l'édito de Karine Gagnon à l'émission de Benoit Dutrizac diffusée sur les ondes de QUB radio :

Quatre grands profils

Le professeur dresse quatre profils principaux allant du multirécidiviste chronique à l’agresseur « de courte carrière ».

  • Chronique : Individus ayant de la difficulté à contrôler leurs pulsions, délinquance chronique à long terme avec multiples victimes. 
  • Explosif : Criminels faisant plusieurs victimes dans un court laps de temps, sans qu’on observe de répétition des comportements après coup.
  • Opportuniste : Délinquants qui passent sous le radar en réussissant à lire les situations et le risque de détection, puis à en tirer avantage pour passer à l’acte. Possible sur plusieurs années.
  • Épisodique : Individus faisant peu de victimes, sur une courte période de temps. Il s’agit du profil le plus fréquent.
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Difficile avec le peu d’information disponible de savoir où se situe Marc-André Grenon. Mais les crimes pour lesquels il a été accusé jeudi le placent dans la catégorie des délinquants sexuels.

« Quand on parle d’homicides sexuels et de récidive, de répétition sur une période de temps donnée, c’est sûr qu’on peut envisager certains profils sur le plan de la personnalité », soutient M. Lussier, ajoutant qu’on allait parler de ce dossier encore longtemps. « Il reste encore plusieurs éléments à éclaircir. »

– Avec Jérémy Bernier et Ian Gemme, Bureau d’enquête

Où a vécu le suspect ? 

La Sûreté du Québec a diffusé hier cinq photos démontrant l’évolution de l’apparence de Marc-André Grenon depuis 1994 dans l’espoir de faire progresser son enquête. La police pense qu’il « aurait pu » faire d’autres victimes, mineures ou adultes.
La Sûreté du Québec a diffusé hier cinq photos démontrant l’évolution de l’apparence de Marc-André Grenon depuis 1994 dans l’espoir de faire progresser son enquête. La police pense qu’il « aurait pu » faire d’autres victimes, mineures ou adultes. Photos courtoisie, Sûreté du Québec

Marc-André Grenon, aujourd’hui âgé de 47 ans, a été arrêté pour un vol commis à Chicoutimi trois jours avant le meurtre de Guylaine Potvin, en 2000. Il a pu retrouver sa liberté sous conditions le jour même.

L’homme a cumulé plus d’une vingtaine de dossiers criminels entre 1993 et 2006 dans les districts de Chicoutimi, Québec, Montréal et Laval. 

Il a notamment été condamné pour des accusations d’introduction par effraction dans le but d’y commettre un crime, d’intrusion de nuit, de recel de plus de 5000 $ et de vols.

Les adresses fournies lors de ses multiples arrestations permettent de savoir qu’il a au moins déjà vécu dans ces villes :

  • Jonquière et Chicoutimi (1993 à 1997 et 2000 à 2002)
  • Trois-Rivières (1997)
  • L’Assomption (1997)
  • Laval (1997)
  • Montréal (1997)
  • District judiciaire de Joliette dans Lanaudière, adresse inconnue (2006)
  • Granby (2022)

Il est également accusé pour une tentative de meurtre et une agression sexuelle survenues à Québec en juillet 2000. 

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