Armes à feu: «le deuxième amendement n’est pas absolu», affirme Joe Biden


Laurent Lavoie
Le président américain Joe Biden a prononcé un vibrant discours à la nation jeudi pour réitérer l’urgence d’interdire la vente de fusils d’assaut et de chargeurs à haute capacité aux particuliers, tout en mettant en lumière les limites du deuxième amendement.
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«Le deuxième amendement n’est pas absolu», a clamé le président américain, qui souhaite rendre les villes américaines plus sécuritaires.
«Combien d’autres carnages sommes-nous prêts à accepter?», a-t-il questionné, ému, neuf jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas.
«Il ne s’agit pas de retirer des droits à des citoyens, il s’agit de protéger nos enfants, nos familles et nos communautés. Il s’agit de protéger notre liberté d’aller à l’école, à l’épicerie ou à l’église sans être tirés et tués», a poursuivi le président américain.
- Écoutez la chronique de Luc Laliberté au micro de Geneviève Pettersen sur QUB radio:
This isn’t about taking away anyone’s rights.
— President Biden (@POTUS) June 2, 2022
It’s about protecting children. It’s about protecting families. It’s about protecting communities.
It’s about protecting our freedoms to go to school, to a grocery store, to go to church without being shot and killed.
Joe Biden soutient que les États-Unis doivent bannir les fusils d’assaut ou au moins hausser l’âge minimum pour en acquérir à 21 ans.
Il réclame aussi l’interdiction des chargeurs à grande capacité et le resserrement des vérifications d’antécédents pour les acheteurs d’armes.
We need to:
— President Biden (@POTUS) June 2, 2022
Ban assault weapons — and if we can’t, then we should raise the age to purchase them from 18 to 21.
Ban high-capacity magazines.
Strengthen background checks.
Enact safe storage laws and red flag laws.
Repeal gun manufacturers’ immunity from liability.
«C’est assez, je crois que la majorité des Américains vont considérer la sécurité face aux armes à feu lors des prochaines élections», affirme le président américain.
Rejet républicain
Joe Biden a également fustigé le refus «inadmissible» de la majorité des sénateurs républicains de renforcer la réglementation sur les armes à feu aux États-Unis.
«Il est temps que le Sénat fasse quelque chose», a-t-il exigé, au moment où des élus du Congrès américain, dont seulement une poignée de républicains, s’affairent à trouver un accord sur un encadrement limité des armes à feu.
La chercheuse à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques Valérie Beaudoin considère qu’un tel discours du président américain est principalement symbolique.
«Il n’avait pas le choix de faire cette adresse à la nation à mon avis, parce que devant l’horreur, les gens sont un peu dans l’incompréhension face à ce qui peut être fait», souligne-t-elle.
«Mais est-ce que c’est ce qui va faire changer l’avis des gens au Sénat? À mon avis, non», tranche l’experte en politique américaine.
Un dur combat
Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où toutes les autres, notamment celles déclenchées sous Barack Obama après le massacre de Sandy Hook, ont échoué?
«Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose», avait assuré plus tôt le sénateur Chris Murphy sur Twitter.
Le sénateur républicain Pat Toomey avait lui aussi fait part de son optimisme. Il est également difficile de prédire si les propos tenus par Biden ne feront que diviser davantage les élus américains.