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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Argent, stress et confusion: bienvenue au Canada!

Nouveaux arrivants et finances personnelles: beaucoup de confusion

Photo FOTOLIA
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Emmanuelle Gril

2025-08-15T04:00:00Z
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Dossier de crédit, comptes bancaires, planification de la retraite, déclaration d’impôt, hypothèque... Pour les nouveaux arrivants, jongler avec ces notions, c’est comme apprendre une nouvelle langue. Or, cette mauvaise compréhension peut sérieusement nuire à leur avenir économique.

Un récent sondage réalisé par la Banque TD révèle que plus de la moitié des nouveaux arrivants ont de la difficulté à gérer leurs finances depuis leur arrivée au pays. La raison invoquée? Plusieurs d’entre eux comprennent mal le fonctionnement des finances personnelles au Canada, ce qui constitue une entrave majeure à leur santé financière. Voici les éléments qui leur causent le plus de maux de tête.

1. Produits bancaires

Dès leur arrivée, les nouveaux arrivants doivent se familiariser avec le système bancaire. «Ici, on retrouve des banques à charte, mais aussi des caisses populaires. Il existe également un grand nombre de types de comptes avec des frais et des services différents. Il n’est pas facile de faire le bon choix», explique Hadi Ajab, planificateur financier indépendant et conseiller en sécurité financière, représentant en épargne collective rattaché à Services en placements PEAK. Autre différence importante: au Canada, on a rarement recours aux chèques personnels et de l’argent liquide, alors qu’ils sont très utilisés dans d’autres pays.

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2. Cartes de débit et de crédit

Il est crucial de bien comprendre la différence entre une carte de débit, avec laquelle on effectue des achats dont les montants sont prélevés immédiatement dans le compte, et une carte de crédit. «Les nouveaux arrivants ne sont pas toujours familiers avec le fonctionnement de cette dernière, notamment le fait que la somme dépensée n’est pas exigible immédiatement et qu’il y a un délai de grâce, que des intérêts sont facturés, qu’un paiement minimum est exigé, etc.» détaille Hadi Ajab.

Il souligne que certains immigrants sont très réticents à l’idée d’utiliser ce type de carte et préfèrent ne pas y recourir. Or, cela les empêche de bâtir leur dossier de crédit, ce qui leur nuira quand ils feront une demande de prêt ou d’hypothèque par exemple.

3. Hypothèque

L’achat d’une propriété est un autre casse-tête, notamment les conditions pour se qualifier et l’assurance prêt hypothécaire de la SCHL lorsque la mise de fonds est inférieure à 20%. Le Régime d’accession à la propriété et le CELIAPP sont aussi deux outils avec lesquels il faut se familiariser.

De plus, contrairement à d’autres pays, au Canada, la durée d’amortissement et le terme du prêt ne coïncident pas. Autrement dit, il faudra renouveler l’hypothèque à intervalles réguliers et le taux d’intérêt variera au fil du temps. Opter pour un taux fixe ou un taux variable est aussi un choix lourd de conséquences.

4. Déclaration d’impôt

Au Québec, on doit produire une déclaration d’impôt aux deux paliers de gouvernement, une réalité parfois déroutante pour les nouveaux arrivants. Saisir les concepts de déductions d’impôt, de crédits remboursables et non remboursables est un autre enjeu.

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5. Assurances

Certains nouveaux arrivants ont tendance à se surassurer – et inversement, à se sous-assurer – par méconnaissance du système. «Par exemple, ils contracteront une assurance pour le solde de leur carte de crédit, parce qu’on leur a proposé. Il aurait été plus utile de prendre une assurance vie ou invalidité», constate Hadi Ajab.

6. Planification de retraite et investissements

Le système canadien de retraite est complexe: rentes gouvernementales, pension d’employeur, investissements personnels. À cela s’ajoutent les régimes tels que le REER et le CELI, le REEE pour planifier les études des enfants et les placements dans divers produits financiers. «Il faut aussi savoir qu’une personne qui n’a pas passé 40 ans au Canada à partir de ses 18 ans verra sa pension de la Sécurité de la vieillesse amputée. De plus, elle aura également moins cotisé au RRQ, et sa rente sera moins élevée à la retraite», prévient Hadi Ajab. D’où l’importance d’être bien conseillé pour s’assurer d’avoir la stratégie appropriée et de faire les bons choix.

Consultez ces ressources pour vous familiariser avec le système financier canadien et québécois:

canada.ca/fr/services/finance.html

lautorite.qc.ca/grand-public/finances-personnelles/faire-le-point-sur-ses-finances-personnelles/nouveaux-arrivants

  • Conseils pour préparer sa première déclaration de revenus

canada.ca/fr/agence-revenu/services/impot/impot-international-non-residents/particuliers-depart-canada-entree-canada-non-residents/nouveaux-arrivants-canada-immigrants.html

revenuquebec.ca/fr/services-en-ligne/formulaires-et-publications/details-courant/in-119/

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