Après un recul face à Trump, Mark Carney assure que le Canada écrit sa propre histoire
Il assure que le pays est le seul à pouvoir écrire son avenir lors de son discours patriotique pour la fête du Canada

Raphaël Pirro
Malgré sa récente concession de taille faite aux États-Unis de Donald Trump, Mark Carney a déclaré que le Canada était le seul à pouvoir dessiner son avenir lors de son premier discours patriotique pour la fête du Canada à Ottawa, mardi.
• À lire aussi: Annulation de la taxe sur les GAFAM: le Canada se retrouve en position de faiblesse
• À lire aussi: Taxe sur les services numériques: contrairement au Canada, le Royaume-Uni ne céderait pas à Trump
• À lire aussi: Amazon «applaudit» l’annulation par le Canada d’une taxe visant les géants du numérique
• À lire aussi: Guerre commerciale: Mark Carney devra peut-être faire d’autres concessions, selon Pierre-Olivier Zappa
«Ensemble, nous prenons le contrôle de notre avenir. Ensemble, nous écrivons notre propre histoire, sans la laisser être dictée par les autres», a-t-il lancé à la foule, sous les applaudissements nourris.
En un peu plus de dix minutes, le premier ministre est revenu sur le thème qui lui a permis de l’emporter aux dernières élections fédérales: rebâtir l’économie du pays après des années de stagnation.
M. Carney a même vanté sa loi C-5 sur les projets d’intérêt national, qu’il a définie comme un «permis de construire» à l’échelle du pays à l’aide de l’énergie, de la technologie et des travailleurs du Canada.
Malgré un discours orienté vers l’avenir du pays, le gouvernement canadien a pris deux décisions en moins d’une semaine qui pourraient affaiblir sa «souveraineté numérique», selon les termes d’Alain Saulnier, auteur de Tenir tête aux géants du web.
Pas plus tard que dimanche, Ottawa annonçait l’abandon de sa taxe sur les services numériques (TSN), une taxe de 3% sur les grandes entreprises technologiques annoncée en 2020. Adoptée il y a un an, les premiers paiements étaient attendus lundi.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Ce recul, fruit d’une forte pression des Américains, a permis de relancer les négociations commerciales avec les États-Unis après qu’elles eurent été interrompues vendredi par Donald Trump, qui s’est par la suite vanté d’avoir fait «plier» son vis-à-vis canadien.
La décision a été critiquée par le Bloc Québécois, le NPD et une foule d’observateurs. Elle a été accueillie plus favorablement par les conservateurs de Pierre Poilievre, qui réclame en retour l’abolition des tarifs américains sur le bois d’œuvre.
Sous le radar
Mais un autre recul important est passé sous le radar: en marge du G7 au Canada il y a deux semaines, les pays membres ont décidé de laisser tomber l’impôt minimum mondial de 15% sur les grandes sociétés multinationales, à la demande des États-Unis.
Selon la fiscaliste Brigitte Alepin, c’est «une décision qui risque d’offrir un avantage fiscal significatif au commerce américain, au détriment de l’équité et de la concurrence internationale».
L’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland travaillait en coulisses pour faire avancer ces deux mesures qui se retrouvent aujourd’hui au fond de la déchiqueteuse.
Le Canada et les États-Unis ont repris les négociations lundi et visent toujours la date limite du 21 juillet pour en arriver à une entente.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.