Après un hiver à nous faire la leçon sur l’achat local, la CAQ boude encore les produits d’ici!

Émilise Lessard-Therrien
Il est midi. Je suis en train de peaufiner l’étiquette de ma dernière création à la ferme: «Glaçons du pays». Un genre de Mr. Freeze, mais à base d’eau de bouleau et de sirops forestier.
L’étiquette en question, «Pommes et comptonie voyageuse». Notre verger local a 4000 litres de délicieux jus de pommes qui dort dans son congélateur. J’ai trouvé une recette pour en valoriser quelques centaines de litres. Cette denrée-là est bien trop savoureuse pour qu’on s’en passe.
Notre souveraineté alimentaire, ce n’est pas juste un slogan, c’est mon projet de tous les instants.
Le retour des compotes chinoises
Je suis absorbée dans ma tâche quand mon téléphone sonne. C’est un recherchiste de TVA.
«Avez-vous vu la nouvelle sur les compotes chinoises? Elles sont encore distribuées dans les hôpitaux malgré ce qui a été dit l’automne dernier. Aimeriez-vous commenter la nouvelle?»
Je fulmine. Il s’agit d’un nouveau reportage du Journal, qui fait le suivi sur la situation que j’avais dénoncée l’automne dernier, qui revient dans l’actualité.
Dans ma tête, deux fils se touchent. Pendant qu’à ma minuscule échelle, comme tant d’autres, je tente par tous les moyens de valoriser le goût de notre pays, le gouvernement, lui, malgré tous ses leviers, trouve le moyen d’échouer encore.
Et ce n’est pas comme si on venait de passer un paisible hiver. On passe à travers une guerre de tarifs qui a repropulsé la question de l’achat local à des niveaux stratosphériques.
La CAQ, des acheteurs misérables
Le gouvernement capote quand les USA taxent notre acier et notre bois, et il n’est même pas capable de CHOISIR nos propres fruits dans nos hôpitaux. Enwèye!
On continue de faire venir des produits dans des containeurs sur des milliers de kilomètres pendant que nos agriculteurs d’ici peinent à se verser un salaire qui a du bon sens.
Alors qu’ils sont obligés de faire tourner leur coûteuse chambre froide à plein régime à longueur d’année, faute de marchés intéressants.
C’est complètement indéfendable.