Après sa victoire contre Coco Gauff, la nouvelle vie de vedette de Victoria Mboko

Jessica Lapinski
Plusieurs joueuses avaient réservé la plage horaire de 15h pour s’entraîner dimanche, à l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Mais les bords d’un seul court ont été assaillis d’amateurs désireux de voir une athlète s’exercer: celui où se trouvait la Canadienne Victoria Mboko.
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Non pas que la Torontoise de 18 ans se soit entraînée dans l’anonymat depuis le début de la semaine – plusieurs adeptes étaient déjà fort conscients de son potentiel –, mais, comme on le dit dans le jargon, la game vient de changer pour «Vicky».

Plus que ça, même, reconnaissait Guillaume Marx, directeur de la haute performance chez Tennis Canada, au lendemain de l’étincelante victoire de Mboko devant la favorite du tournoi, l’Américaine Coco Gauff, qui lui a permis de se qualifier pour les quarts de finale du tournoi.
«Elle sait que son univers a changé. Les attentes vont changer, comme d’habitude», a-t-il soulevé devant les journalistes.
Un déclic en mai
Tennis Canada ne se doutait pas, en début d’année, que la prodige connaîtrait une ascension aussi fulgurante dans les mois qui allaient suivre. Encore moins qu’elle deviendrait l’une des vedettes de cet Omnium Banque Nationale!

C’est au tournoi WTA 1000 de Rome, où elle s’est qualifiée avant d’atteindre la deuxième ronde (s’inclinant devant... Gauff), que l’organisation a vu un déclic chez la jeune joueuse, aujourd’hui 85e, mais qui sera au minimum 55e au terme du tournoi.
«La terre battue, ce n’est pas sa meilleure surface, a relevé M. Marx. Elle a tenu tête à Gauff, elle a disputé une finale par la suite [lors du tournoi WTA 125 de Palerme].»
«Si elle performait là, déjà, pour nous c’était un signe que ça allait s’améliorer rapidement.»
Excitée juste à l’idée de jouer
C’est exactement ce qui est arrivé. Une semaine plus tard, Mboko se qualifiait pour son premier tournoi majeur, à Roland-Garros, où elle allait atteindre la troisième ronde.
Environ un mois plus tard, elle s’inclinait au dernier tour des qualifications à Wimbledon, mais elle était repêchée comme lucky loser, perdant finalement en deuxième ronde dans le grand tableau.
Puis est venu... Montréal. Là où elle s’entraîne parfois, elle qui divise son temps entre ici et Toronto.
Mboko se disait excitée de recevoir un laissez-passer pour le tableau principal, fébrile à l’idée de jouer sur ce même central, mais cette fois décoré de tous les panneaux publicitaires installés pour le tournoi.
«Vraiment très forte»
La voici en quarts de finale. Une première dans un tournoi WTA 1000, avec à la clé une autre première: une victoire contre une joueuse figurant parmi les 10 meilleures de la planète.

Guillaume Marx connaît Mboko depuis un moment. Il n’a jamais douté de sa puissance, de son revers si efficace... Il se dit maintenant impressionné «par son niveau, sa constance, sa frappe de balle».
«Elle est vraiment, vraiment très forte», la louange-t-il.