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Culture

Après «Nuit blanche», Rose-Marie Perreault a un nouveau projet qui la lie à France Castel

«Habiter la maison» est désormais en salle

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-03-28T10:00:00Z
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Que ce soit au cinéma ou à la télévision, Rose-Marie Perreault captive par son jeu d’une justesse rare et son talent brut. Pourtant, il y a 10 ans, celle qui enchaîne aujourd’hui les rôles marquants peinait encore à assumer son rêve. Dans Habiter la maison, elle incarne un personnage d’une grande complexité, tout en nuances et en intériorité, confirmant une fois de plus l’étendue de son art.

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Parle-moi de ton personnage d’Andréa dans le film Habiter la maison.

Elle est l’aînée de la fratrie, mais c’est elle qui est la moins prête à partir du nid familial. Elle est prise dans le cocon de l’enfance et a du mal à s’émanciper. Son angoisse devient tellement profonde qu’elle ne peut même plus sortir ni être en contact avec les gens. C’est un beau lien avec l’image de la maison dans le film. On est témoin de son passage de l’adolescence à l’âge adulte; elle vit son émancipation et sa révélation en tant que femme.

Comment as-tu vécu le fait d'interpréter un rôle très intériorisé, où l'expression repose davantage sur le jeu que sur les dialogues?

Andréa a en effet une sœur très vocale et un frère qui est drôle et démonstratif, ce qui ne lui laisse pas beaucoup de place. J’ai voulu illustrer ce mal de vivre à travers mon corps et mes costumes. On a décidé qu'elle porterait souvent des pyjamas et de gros lainages, puisqu’elle cherche toujours le réconfort. J’ai essayé de la jouer repliée sur elle-même, perdue dans sa tête. Elle ne participe pas de façon très physique aux soupers de famille; on la sent loin tout le temps. Il y a une scène avec son père où elle enchaîne plusieurs phrases pour la première fois, et je voulais qu’on sente qu’elle bouillonne de l’intérieur. La finalité de ce mal-être aboutit à une séquence très puissante.

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Dans ce film, tu joues la petite-fille de France Castel. Tu as aussi pu interpréter sa version plus jeune dans Nuit blanche. Est-ce une simple coïncidence ou te reconnais-tu en elle d'une certaine manière?

Au niveau du physique, je constate qu’on voit souvent un parallèle entre nous qui fonctionne bien. J’admire énormément France et j’ai appris à la connaître davantage sur ce plateau, puisque nous ne nous croisions pas vraiment lors des tournages de Nuit blanche. Elle a un côté très rassembleur, vif et flamboyant qui rallie les gens. Nous avons une scène où nous sommes côte à côte, et j’ai distingué une certaine ressemblance, surtout dans l’énergie. Je le prends comme une belle fleur, puisque je trouve que c’est une femme admirable.

Tu as commencé dans ce milieu il y a 10 ans. Depuis, tu enchaînes les rôles marquants. Constates-tu le feu roulant que constitue ta carrière?

En y pensant, bien évidemment que je reconnais la chance que j’ai, mais c’est tellement un métier vertigineux où tout est incertain qu’on se remet souvent en doute. J’ai eu des mois, voire des années plus tranquilles qui m’ont fait peur, mais en fin de compte, le public ne l’a pas vraiment remarqué. Je suis contente que les projets aient une constance malgré les hauts et les bas. Mon plus grand souhait est de durer dans ce métier. Encore à ce jour, il n’y a pas assez de rôles pour les femmes ayant dépassé un certain âge ni assez de réalisatrices qui peuvent raconter nos histoires, donc je me sens privilégiée. J’adore lire des scénarios et être sur des plateaux. J’en veux toujours plus.

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Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Tu as eu ton premier rôle grâce à un casting sauvage. Avec du recul, est-ce que tu comprends que ce métier était fait pour toi?

J’ai toujours eu un intérêt pour le jeu, mais je venais de Trois-Rivières et je n’avais aucune connaissance du fonctionnement de ce milieu. Je n’avais pas d’agent et c’était un rêve qui me semblait très lointain, inaccessible, car je ne savais pas par où commencer.

Tu as fait tes études en réalisation cinématographique à l’université. D’où vient ton amour pour la culture?

Depuis que je suis petite, j’écoute des films avec ma famille, beaucoup d’œuvres québécoises et françaises. Mes parents ne travaillent pas dans ce domaine, mais je les ai toujours vus lire et consommer de notre culture, donc j’ai baigné là-dedans toute ma vie. En commençant le secondaire, j’ai eu le cadeau d’aller voir une pièce de Michel Tremblay au théâtre. C’était la même année que la sortie du film J’ai tué ma mère, de Xavier Dolan. J’ai eu une révélation culturelle avec ces deux œuvres. Depuis ce temps, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu envie de travailler ailleurs que dans ce milieu.

Ton désir de réalisation est-il toujours présent?

J’ai le souhait de lancer des projets et d’avoir de la vision pour les concrétiser. L’écriture et l’idéation me parlent beaucoup, et puis on verra pour la réalisation. J’admire les artistes multidisciplinaires qui réussissent à concevoir de belles œuvres. On est tellement dans l’attente et dans le désir d’être choisi qu’il vaut mieux créer notre propre chance.

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Qu’est-ce qui t’inspire en général?

Ce que j’aime le plus au théâtre et au cinéma, ce sont les dialogues. Je suis très inspirée par les mots et la langue; ça m'attire beaucoup plus que les images. Lire un scénario, découvrir une histoire, ça me parle beaucoup. Quand je ne travaille pas, j’essaie de rester allumée, et ce qui me stimule est très varié. J’adore aller voir des pièces de théâtre, des films, des spectacles de danse... Ça vient me nourrir et raviver quelque chose en moi qui demeure vif dans les moments de tournage.

Tu as eu la chance de tourner en France il y a quelques années. As-tu un attachement spécial à cette région?

J’y étais pour la série Germinal et j’ai rencontré plein d’amis qui sont encore dans ma vie aujourd’hui. C’est un endroit que je trouve très riche en culture. J’ai aimé tourner là-bas, parce qu’ils ont l’opportunité d’avoir un plus gros bassin, plus de moyens et j’ai l’impression que la culture y est plus accessible avec les nombreux cinémas, entre autres. C’est une mentalité que j’apprécie beaucoup, et je souhaiterais que ça se répande jusqu’ici. J’ai une agente en France, mais pour le moment aucun projet ne s’est concrétisé pour que j’y retourne en tant qu’actrice.

Tu es en couple avec le comédien Joakim Robillard depuis quelques années, mais vous étiez-vous croisés sur des plateaux auparavant?

On reste très privés par rapport à notre relation, mais je peux dire que ce n’est pas le travail qui nous a rapprochés. On a joué tous les deux dans Crépuscule pour un tueur, mais on n’a jamais eu de journée de tournage ensemble. Nous nous sommes rencontrés il y a maintenant deux ans, et je pourrais décrire notre rencontre comme un coup de foudre.

Pour terminer, qu’est-ce qui t’occupe présentement?

Je fais partie de la distribution des films Le temps, qui sortira en avril, ainsi que Peau à peau et Mille secrets mille dangers, qui seront aussi à l’affiche cette année. Sinon, on conclut les tournages de la série Anticosti sur l’île en juin; elle paraîtra cet automne sur Série Plus. Encore une belle année remplie de promotion et de partage avec le public!

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