«Après mon combat, la finale risque d’être assez plate!»: Christian Mbilli promet un grand spectacle le 13 septembre


Stéphane Cadorette
Pour son combat fort attendu du 13 septembre à Las Vegas contre Lester Martinez, en demi-finale de Canelo Alvarez et Terence Crawford, Christian Mbilli se dit convaincu qu’il volera la vedette devant les yeux du monde entier.
Les deux chocs présentés à l’Allegiant Stadium seront diffusés sur Netflix, rejoignant potentiellement des dizaines de millions de personnes. C’est une visibilité inespérée pour le Français d’origine et Québécois d’adoption.
Mbilli (29-0, 24 K.-O.), qui a remporté le 27 juin au Centre Vidéotron le titre intérimaire des super-moyens du WBC, devrait forcer la main à Alvarez pour se voir accorder un combat s’il vient à bout de Martinez (19-0, 16 K.-O.).
Alvarez est le détenteur des titres IBF, WBC et WBO, des ceintures que Mbilli reluque. Pour en arriver là, Mbilli devra se montrer intraitable dans la ville du vice.
À trois semaines du combat, il s’est dit assuré de faire bonne impression lors d’une entrevue par visioconférence avec Le Journal.
«Il y a beaucoup de chances qu’on vole le spectacle. Je suis très explosif et j’ai affaire avec un adversaire très explosif aussi. On n’est pas là pour danser. Je pense que ça va faire des étincelles. On risque fortement de faire le combat de l’année. Ce sera assez brutal. Après mon combat, la finale risque d’être assez plate!» a promis Mbilli dans une pause de son camp d’entraînement à Big Bear Lake, en Californie.
Une occasion inespérée
Évidemment, le protégé d’Eye of the Tiger Management n’allait pas refuser une telle occasion.
«Je suis très satisfait. C’est la récompense du travail des dernières années. D’un autre côté, c’est une pression supplémentaire, mais une bonne pression. Je sais que je vais être vu par des millions de personnes et je n’ai pas droit à l’erreur. Je compte donner un très gros spectacle», a-t-il dit.
Mbilli reconnaît que le fait de se retrouver sur la carte d’Alvarez avec diffusion sur Netflix amène une pression additionnelle ou, comme il le dit, «une bonne pression».
«Tous les connaisseurs de boxe savent que ce combat risque d’être une boucherie. L’autre en face, il ne vient pas faire de la figuration. Il ne va pas accepter des coups sans répliquer», a-t-il prévenu.
Vers un choc contre Alvarez
Loin de lui l’idée de brûler les étapes, mais Mbilli sait pertinemment qu’une victoire contre Martinez pourrait finir par mener à l’objectif ultime, un affrontement contre Canelo Alvarez.
«On est plus proche que jamais avec une victoire le 13 septembre. On ne lui donnera pas le choix de m’affronter et ce sera le moment idéal de lui lancer un message en direct: je suis prêt pour toi.
«Il reste que Canelo est sous contrat avec l’Arabie saoudite et il n’est clairement plus seul à choisir ses adversaires. Si je performe comme j’en suis capable, au bout d’un moment, il n’aura pas le choix de m’affronter, de libérer les ceintures ou de prendre sa retraite. Quand tu es aspirant numéro un pendant des années, c’est naturel qu’on te donne une chance.»
Comme un camp qui n’en finit plus

Christian Mbilli refuse d’en parler comme d’un désavantage, mais il reconnaît que deux combats dans un court laps de temps lui imposent ce qu’il décrit comme «une charge énorme pour le corps et l’esprit».
Certains diront que le 27 juin, Mbilli n’a mis qu’un round pour détruire le Polonais Maciej Sulecki et que ses énergies n’ont donc pas été trop sapées, mais la boxe n’est évidemment pas si simple.
À trois reprises avant ce combat, des adversaires se sont désistés. Si bien qu’il s’est entraîné pendant de longs mois, étirant la sauce jusqu’à la fin juin. Puis, l’offre pour le combat du 13 septembre est tombée. C’est donc dire que le repos aura été bref entre des camps exigeants.
«Plusieurs personnes ne prennent que le combat en considération, mais derrière, il y a des mois d’entraînement. Malheureusement, dans mon cas, le camp pour mon dernier combat, c’était quasiment l’équivalent de trois camps d’entraînement.
«C’est sûr que j’aurais préféré avoir un mois de repos, pour ensuite revenir avec un camp d’entraînement le plus optimal possible, mais parfois, tu as des opportunités qui apparaissent et tu dois les saisir pour continuer d’aller de l’avant. Je fais confiance à mon équipe et on fera le nécessaire pour arriver en forme le soir du combat», a assuré Mbilli.
Selon Mbilli, la clé est dans les ajustements lors du camp en cours.
«On se réajuste par rapport à mon camp précédent parce qu’il y a eu des acquis que je n’ai pas eu le temps de perdre», a-t-il signalé.
De plus gros noms
S’il se réjouit d’avoir l’occasion de se battre sur une carte «immense», comme il le dit, Mbilli ne cache pas qu’il aurait souhaité un autre adversaire que Martinez, s’il avait eu le choix.
«La qualité de l’adversaire est là, mais on cherchait des noms plus populaires.
Il a une très bonne droite et il est très explosif. Je ne le crains pas, mais il faut se méfier pour aller chercher cette victoire avec le minimum de dommages pour moi.»