Après les minimaisons... voici les minichalets
Le gonflement des prix des résidences et la cherté des matériaux de construction incitent à vouloir éliminer toute forme de gaspillage d’espace


Louis-Philippe Messier
À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Est-ce un cabanon? Non, c’est une résidence secondaire format poche. Les minichalets attirent beaucoup de curieux au Salon national de l’habitation de Montréal, et l'attrait est compréhensible: c'est d’une ingéniosité fascinante.
Au bout d’une allée se font face les kiosques de Cabanons Fortin et de Constellations espaces innovants, une entreprise qui propose un chalet miniature à peine plus grand que les belles remises de l’autre côté.
Il y a un achalandage constant, et on se marche un peu sur les pieds entre visiteurs dans l’habitation de 220 pieds carrés, un modèle préfabriqué qui s’appelle Konek.

À l’autre extrémité de la salle, c’est aussi la cohue de curieux dans la minimaison de Habitat MODS, dont le plus petit chalet offert est de 240 pieds carrés.
«Avec les minimaisons et minichalets qui arrivent au prix des maisons et des chalets d’il y a cinq ans, ça devient de plus en plus intéressant pour les premiers acheteurs ou pour les gens dont les enfants ont quitté le nid et qui n’ont plus autant besoin d’espace», fait remarquer Michel Ladouceur, le directeur des ventes chez MODS.

Même son de cloche du côté de Constellations:
«Nos acheteurs sont souvent des gens dans la vingtaine ou des gens dans la soixantaine», constate pareillement Robert Rondeau, le directeur de la production.
«Je viens de parler à un groupe de retraités qui songent à nous acheter une dizaine de minichalets parce qu’ils y vivraient ensemble sur un même terrain», me raconte François Turgeon, le fondateur de Constellations, qui a gagné le prix de la start-up de l’année à C2 Montréal il y a trois ans.
Les minichalets proposés par MODS et Constellations tournent autour de 150 000$ si on y ajoute un patio.
Fini le gaspillage d’espace!
Le gonflement des prix des résidences secondaires et la cherté croissante des matériaux de construction poussent plusieurs Québécois à voir plus petit et à éliminer toutes les formes de gaspillage d’espace.
«Avant, quand l’espace ne coûtait pas cher, on ne se posait pas trop de questions: on bâtissait grand, mais la donne a changé et tous les moyens sont bons pour vivre dans de plus petites habitations de meilleure qualité», se réjouit Marie-France Côté-Nolet, la fondatrice de l’entreprise de formation en ligne Les Filles de la construction.

La télé? Elle coulisse (et celle de MODS comporte un bar intégré à l'arrière).
Les tables? Escamotables!
Les lits aussi (sauf si ce sont des divans-lits).
Les portes? Elles s’ouvrent en s’insérant dans le mur ou en accordéon.
Qui a de l’espace à gaspiller pour une porte battante?
Se bâtir par morceau
M. Lachance, quant à lui, s’enthousiasme au sujet de la possibilité d’acheter une maison familiale par morceau au fil du temps.
«Un couple peut vivre dans une petite maison, puis acheter une rallonge pour leur premier enfant, plus une autre pour leur deuxième enfant, ou encore installer une maisonnette supplémentaire juste à côté pour qu’y vivent leurs parents», illustre-t-il.
Chose certaine, de retour chez moi, dans mon condo d’Hochelaga, j’ai frissonné en constatant à quel point je gaspille énormément d’espace.
Jusqu'au 16 mars
Au Palais des congrès