Après les larmes, Marie-Annick Lépine est encore capable de faire le party

Marie-Annick Lépine est passée par toute la gamme des émotions depuis le départ de Karl Tremblay, en novembre 2023. De passage aux Francos, pour y présenter les nouvelles compositions de son album Le cœur est un rêveur, la musicienne a démontré qu’après les larmes, elle était encore capable de faire le party.

Marie-Annick n’est peut-être plus avec Les Cowboys Fringants en ce moment, mais la musicienne ne voulait visiblement pas s’embarquer dans une tournée en solitaire. C’est très bien entourée qu’elle est montée sur les planches du Club Soda.

À ses côtés, on retrouvait ses fidèles acolytes, Mara Tremblay et Catherine Durand, qui ont brillamment partagé le micro avec elle toute la soirée. Et derrière, on retrouvait trois musiciens qui ont souvent accompagné Marie-Annick dans les shows des Cowboys : Daniel Lacoste, Pierre Fortin et Jean-Sébastien Chouinard.

C’est par la première pièce de son nouvel album, Comme on était, que Marie-Annick a décidé d’ouvrir le spectacle. « On part ça raide un peu ! » a-t-elle admis, ajoutant qu’elle avait écrit cette chanson quand ils avaient eu le diagnostic d’un cancer incurable pour Karl.

« On vous invite à fausser ! »

On pouvait presque entendre une mouche voler dans la salle tant le moment était poignant. Marie-Annick n’a pas laissé cette lourdeur envahir l’espace trop longtemps, elle qui a rapidement enchaîné avec la dynamique Le cœur est un rêveur. « On vous invite à fausser avec nous autres ce soir ! » a-t-elle lancé.

Le public a alors commencé à se dégourdir. Et c’est au morceau suivant, La nuit m’appelle, qu’on a vu que Marie-Annick était encore capable de faire le party. Très rythmée, la pièce a poussé quelques spectateurs à se lever pour venir danser à l’avant de la scène. Et ils y sont restés jusqu’à la fin du concert.

Le cœur en flotte

À travers les moments festifs, la musicienne a saupoudré son concert de quelques segments plus émouvants. Après avoir livré Si enfin on s’arrête, Marie-Annick a confié au public être contente que la fête des Pères n’ait pas eu lieu la veille. « Parce que j’aurais peut-être des lunettes fumées ce soir, j’aurais les yeux boursouflés ».

« Ce fut difficile pour nous dimanche passé, ayant perdu mon père plus tôt cette année, a-t-elle poursuivi en présentant la chanson Ne me secouez pas. Je n’ai pas beaucoup pratiqué hier. J’avais le cœur en flotte, comme on dit. »

L’esprit de Karl Tremblay flottait au-dessus du Club Soda mardi soir. Marie-Annick a évoqué son conjoint à de multiples reprises durant la soirée. Avant de faire la « chanson triste » Ta dernière adresse, elle la lui a dédiée. « Pour mon gros qui est resté debout dans tout ça, on va lui faire une belle chanson ».

On a aperçu quelques spectateurs sortir des mouchoirs.

« La musique sert à taper des mains, à crier, à chanter, à pleurer, à réfléchir, a dit Marie-Annick. Si on ne réussit pas à faire ressentir des émotions aux gens qui viennent nous voir, c’est un peu raté ». Marie-Annick n’a pas à s’inquiéter : elle n’a vraiment pas raté sa rentrée hier.

Comique Alphonse Bisaillon

En première partie, Alphonse Bisaillon a probablement gagné de nouveaux adeptes avec sa bonhomie et ses interventions comiques. «Eille, Club Soda, c’est malade! Je bois ça, des fois, moi. C’est comme full circle!»

Plus tard, il a fait un extrait de la chanson Alphonse, qu’a écrite Lynda Lemay. «Elle ne l’a pas écrite pour moi, mais je l’ai pris personnel.»

Puis, il a enchainé en faisant une diss track (chanson d’insultes) contre la chanteuse avec une pièce loufoque simplement intitulée Lynda. Du bonbon.