Après les fonctionnaires, les députés fédéraux aussi devront supprimer TikTok

Guillaume St-Pierre
OTTAWA | Après les fonctionnaires, les députés fédéraux devront aussi supprimer de leurs téléphones gouvernementaux la populaire application de conception chinoise TikTok, pour des raisons de sécurité.
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La directive, émise par le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, entrera en vigueur vendredi à 21h, selon une porte-parole, Amélie Crosson.
Le président de la Chambre a communiqué sa décision lundi soir à «tous les utilisateurs parlementaires», ce qui s’applique au personnel administratif et aux députés.

Ottawa et Québec ont banni TikTok, hier, dans les téléphones intelligents de leurs fonctionnaires à titre préventif.
«Sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone», a affirmé la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier.
Aucun renseignement du gouvernement n’aurait été compromis, a-t-elle ajouté.
La nouvelle directive visant les élus ne veut pas nécessairement dire qu'ils disparaîtront de votre fil TikTok, puisque ceux-ci pourront continuer d'utiliser l'application sur leur téléphone personnel.
Aussi au Québec
Le gouvernement québécois a annoncé qu’il emboîtait le pas du fédéral pour ses fonctionnaires. La Coalition Avenir Québec est pour sa part en réflexion quant à l’encadrement des comptes de ses députés.
Les élus fédéraux et provinciaux sont nombreux à utiliser l’application controversée pour entrer en contact avec l’électorat.
- Écoutez l'entrevue avec Steve Waterhouse, expert en cybersécurité, à l’émission de Philippe-Vincent Foisy, diffusée chaque jour en direct via QUB radio:
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, lui-même très populaire sur la plateforme avec 237 000 abonnés, n’a pas attendu la directive de la Chambre des communes pour suspendre son compte.
Le Canada imite ainsi les États-Unis, qui ont récemment interdit TikTok sur les téléphones des fonctionnaires et des élus à la Chambre des représentants et au Sénat.
La Commission européenne a aussi interdit TikTok à son personnel pour «protéger» l'institution.
L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus vue comme une menace à la sécurité nationale par les pays occidentaux. Ils craignent que la Chine puisse s’en servir pour accéder aux données d'utilisateurs du monde entier.
Dans la foulée de la décision canadienne hier, un expert québécois en sécurité formé par le FBI a affirmé que TikTok permet à la Chine de cartographier les mouvements de ses utilisateurs.
«Dans le cas de Facebook, un juge doit donner l’autorisation pour transmettre des données, alors qu’avec TikTok et les Chinois, il n’y a pas cela. Il n’y a pas ce filtre-là de la justice», a souligné Paul Laurier, un ex-enquêteur à la Sûreté du Québec.
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