Après les critiques de son ex-ministre Maïté Blanchette Vézina: François Legault défend son bilan pour les régions
Il s’est défendu d’avoir abandonné les régions, au lendemain du départ fracassant de Maïté Blanchette Vézina

Patrick Bellerose
François Legault s’est défendu d’avoir abandonné les régions, au lendemain du départ fracassant de Maïté Blanchette Vézina. Il met la décision de cette dernière sur le compte de la déception, après son exclusion du conseil des ministres la semaine dernière.
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«Comme tous les premiers ministres qui font un remaniement, quand on démet des ministres, il y a toujours un risque que ça finisse mal», a déclaré le premier ministre caquiste sur les ondes de Radio-Canada en Abitibi-Témiscamingue, vendredi matin.
Il ne s’attend toutefois pas à de nouvelles défections. «C’est sûr que les émotions de certains ministres peuvent toujours amener éventuellement des départs. Mais il n’y a rien de prévu actuellement», a-t-il ajouté plus tard dans la journée.
La veille, son ex-ministre des Ressources naturelles et des Forêts a claqué la porte du parti en l’invitant carrément à démissionner.
La députée de Rimouski lui reproche notamment d’avoir abandonné les circonscriptions comme la sienne, au profit des centres urbains.
«Je pense qu’il n’y a jamais un premier ministre qui a autant fait d’annonces dans les régions», clame pour sa part François Legault.
Il cite notamment les projets de développement éolien dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Legault, responsable de l’Abitibi
François Legault se rendait justement ensuite à Malartic pour annoncer l’octroi d’un bloc de 25 mégawatts d’électricité qui servira au développement de la mine Odyssey d’Agnico Eagle.
Le projet créera environ 1600 emplois dont le salaire moyen s’élèvera à près de 140 000$ annuellement, s’est-il réjoui.
Mais les critiques de Maïté Blanchette Vézina trouvent un écho particulier dans cette autre région ressource.
Le député caquiste Daniel Bernard a dû s’excuser, au printemps dernier, après avoir critiqué le manque d’investissements gouvernementaux dans son coin de pays.
Puis, il y a deux semaines, son collègue Pierre Dufour était expulsé de la CAQ pour avoir menacé, à mots couverts, de démissionner si un élu de la région n’accédait pas au conseil des ministres.
François Legault s’est finalement attribué lui-même le rôle de responsable de la région.
Malgré tout, Pierre Dufour estime toujours qu’un élu de la région montréalaise n’a pas la même sensibilité aux enjeux locaux.
En entrevue, il rappelle que 70% des routes de la région sont en mauvais état, selon un récent dossier du Journal.
«J’aimerais savoir combien de fois [François Legault] a roulé sur nos routes», souligne-t-il.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Fly in, fly out»
L’ex-député caquiste dit s’être reconnu dans les critiques de Mme Blanchette Vézina sur la place des régions à la CAQ.
Il évite toutefois de se prononcer sur l’avenir politique de son ancien chef.
Pierre Dufour donne l’exemple de l’annonce à Malartic, à laquelle il a assisté.
S’il salue l’attribution d’un bloc d’énergie, le député désormais indépendant craint le «fly in, fly out» qui crée peu de retombées localement.
«C’est ça, je pense, que Maïté a essayé de soulever hier: c’est beau un projet économique, mais c’est quoi la vision pour la suite des événements?» résume-t-il.
L’élu d’Abitibi-Est plaide pour l’ajout de ressources et de services publics, afin d’inciter les travailleurs à s’installer sur place.
«Mais si tu n’es pas au Conseil des ministres pour débattre d’un enjeu comme ça, qui parle pour toi?» demande-t-il.
Dure semaine pour François Legault
- Mardi: le PM essuie quelques huées lors de sa présence au match des Capitales de Québec
- Mercredi: un sondage Léger révèle que 70% des Québécois sont insatisfaits de son gouvernement
- Jeudi: l’ex-ministre Maïté Blanchette Vézina claque la porte du parti et invite le chef à démissionner
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