Après les Braves, Pier-Olivier Boucher rêve d’une fin de parcours avec les Capitales


Stéphane Cadorette
Repêché par les Braves d’Atlanta en dixième ronde en 2023, Pier-Olivier Boucher n’a pas vu son rêve de jouer dans le baseball majeur se réaliser. Reste encore un autre rêve toujours à sa portée, celui d’évoluer avec l’équipe de son enfance, les Capitales.
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Les partisans de Québec sont très attachés à leur équipe, triple championne en titre de la Ligue Frontière.
Ce n’est certainement pas parce qu’il s’est exilé à l’Université de Southern Illinois, puis à Augusta dans la filiale A des Braves, que Boucher a cessé d’appuyer l’équipe qui a marqué sa jeunesse.
«Les Capitales, quand tu viens de la région, c’est quelque chose de très gros. J’ai été au sport-études avec les Cannoniers pendant trois ans au secondaire. Depuis que je suis petit [...], je vais aux matchs des Capitales», a souligné le Beauceron de 25 ans, qui s’est retrouvé dans l’entourage de l’équipe l’été dernier, après avoir été libéré par les Braves.
«Je connaissais l’ambiance dans les estrades et l’été passé, j’ai eu l’occasion de faire quelques exercices au bâton et de rester sur le banc avec les gars. J’ai pu apprécier l’expérience d’un autre angle avec 4500 personnes dans la foule qui sonnent comme 10 000 personnes. On ne voit pas ça ailleurs dans le baseball indépendant ou affilié», s’est-il exclamé.
En terrain familier
Dès la fin de son association avec les Braves, Boucher a manifesté son intérêt à Patrick Scalabrini de se joindre aux Capitales. D’autant plus qu’il connaissait déjà fort bien le gérant, qui l’a dirigé chez les Alouettes de Charlesbourg à l’été 2020, lorsque la Ligue Frontière a suspendu ses activités en raison de la COVID.
«Dans ma tête, il n’y a jamais eu d’hésitation. J’ai tout de suite voulu finir mon parcours avec les Capitales. Je ne dis pas non à une autre opportunité dans le baseball, mais je suis à un point dans ma carrière où je ne me mets aucune pression et quand tu vas au terrain pour avoir du fun, c’est là que le meilleur de toi ressort», a indiqué le voltigeur de Saint-Joseph-de-Beauce.
L’exemple de Lebreux
Boucher souhaite s’inspirer du parcours d’un autre voltigeur québécois qui s’est amené chez les Capitales sans grandes attentes en 2022 et qui depuis est devenu un rouage important de la formation, Marc-Antoine Lebreux.
«Marc, c’est un très bon joueur de balle et il est devenu un gros morceau de l’équipe. À voir le succès qu’il connaît et son impact dans l’équipe, c’est motivant pour nous, les Québécois qui veulent suivre ce trajet pour ensuite montrer le trajet à ceux qui vont suivre», a-t-il mentionné.
Pour Boucher, Québec devient la destination idéale pour boucler son aventure dans le baseball en beauté.
«Les Braves, ç’a été une très belle expérience. C’est un mode de vie similaire aux Capitales pendant l’été avec des matchs tous les jours. Tu apprends à gérer ton corps, à prendre soin de toi et plein d’autres outils qui peuvent t’aider pour le futur.
«J’aurais pu mieux performer. Est-ce que j’aurais aimé avoir plus d’opportunités sur une base régulière? C’est sûr, mais je ne suis pas le genre de personne qui entretient des rancunes. Je me considère chanceux d’avoir eu cette opportunité et d’en avoir une autre ici», a-t-il conclu.
Une saine compétition impliquant deux joueurs locaux

Les Capitales cherchent toujours à renflouer leurs effectifs de bons joueurs québécois. Ce printemps, deux d’entre eux rivalisent pour le même poste.
Est-ce que Pier-Olivier Boucher et Jean-Christophe Masson, libéré par les Blue Jays l’été dernier, peuvent tous les deux se tailler une place avec l’équipe? En début de saison, rien n’est impossible.
Patrick Scalabrini n’a toutefois rien promis aux deux joueurs de la région, qui salivent tous les deux à l’idée de défendre les couleurs des Capitales.
«Chaque année, j’essaie de ramener les meilleurs gars de chez nous qui sortent des universités ou du baseball affilié. Qu’on se retrouve avec deux gars pros de Québec en même temps, pour à peu près le même poste, c’est un peu particulier», a concédé le gérant.
«Ça démontre aussi que le baseball est en santé au Québec. Il y a d’autres gars dans les prochaines années qu’on va essayer d’amener», a-t-il poursuivi.
De l’inconnu
Dans les deux cas, Scalabrini nage un peu dans l’inconnu. Il a bien sûr pu voir de près Boucher en 2020 chez les Alouettes de Charlesbourg, mais au baseball, c’est une éternité.
«Je sais qu’il est un vrai gamer. Il peut tout faire sur le terrain, ça, je le sais, mais ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu jouer. Je veux voir où il est par rapport à d’autres joueurs professionnels. Il n’a pas joué énormément dans le baseball mineur [253 apparitions au bâton en 68 matchs] et il faut voir où il en est dans son développement», a analysé le gérant.
«Dans le cas de “JC”, il a un parcours atypique. Il a signé jeune dans le baseball professionnel et je ne l’ai à peu près pas vu jouer. Je sais que c’est un bon athlète et un super chic type. Il a peu de vécu même s’il a été longtemps dans les mineures», a-t-il ajouté.
Scalabrini assure que les deux Québécois sont évalués «à partir d’une page blanche».