Après les aliments, la certification «Produits du Québec» prend de l’expansion


Julien McEvoy
On l’avait déjà pour la nourriture et voilà qu’on l’a maintenant pour les objets. Une nouvelle certification « Produits du Québec » fait son apparition cette semaine sur les tablettes de certains détaillants.
« C’est surtout pour que les gens sachent qu’on est une entreprise d’ici, qu’on conçoit et qu’on prépare toutes nos collections à Montréal », fait valoir François Roberge, PDG des magasins La Vie en Rose, un des premiers partenaires de la nouvelle certification.
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L’OBNL Les Produits du Québec est né de la fesse gauche du Panier bleu, privatisé en juin dernier, et bénéficie de l’aide de l’État.
Trois types de certifications existent, selon que le produit soit produit, fabriqué ou conçu au Québec.
La Vie en Rose obtient ainsi celle du « Conçu au Québec », soit la moins restreignante des trois, puisque le détaillant de lingerie pour femmes offre des produits « dont la main-d’œuvre affectée aux activités de design et de conception est entièrement localisée au Québec ».
Le « produit du Québec » sera celui « dont au moins 85 % des coûts directs liés à l’achat d’intrants, à leur transformation et à leur assemblage sont engagés au Québec ».
Entre les deux, on trouve le « Fabriqué au Québec », soit un produit « dont la dernière transformation substantielle est effectuée au Québec ».
Le patron de La Vie en Rose s’est impliqué dans le projet dès le départ. « C’est important. Nous sommes une entreprise québécoise, j’en suis fier. Je voulais passer le message parce que les gens ne le savent pas, qu’on est Québécois », dit François Roberge.

Tout est dans la visibilité
Le logo des Produits du Québec est visible depuis le 14 décembre dans ses boutiques situées au Québec.
Il l’est aussi dans les pharmacies Jean Coutu et Brunet, autres partenaires de la première heure de l’OBNL. Entre 100 et 150 produits y étaient certifiés, mercredi matin, ce qui n’est bien sûr qu’un début.
« Le potentiel réel est d’environ 6000 entreprises manufacturières du Québec », estime Elfi Morin, directrice de l’OBNL né en avril dernier.
Cette pro du marketing souhaite arriver à une « masse critique » de détaillants où les certifications seront utilisées.
Elle ne cache pas que « le défi, c’est de rendre notre marque de certification visible ».
Et cette visibilité passe beaucoup par les détaillants, même si Produits du Québec s’adresse avant tout aux manufacturiers.
« C’est sûr qu’on vise à avoir au moins un gros partenaire par secteur : quincaillerie, meuble, vêtement, santé/beauté, maison/jardin », fait-elle valoir.
On pense à Canadian Tire, Simons et Rona ou BMR ou Patrick Morin, par exemple.

Bien vérifier
Si certains détaillants ont déjà pensé à mettre l’accent sur les produits locaux à leur façon, l’OBNL Les Produits du Québec propose un processus de vérification uniforme.
« C’est nous qui décidons si l’entreprise et ses produits se conforment ou pas. Il y a une objectivité derrière la démarche, ça donne beaucoup de crédibilité », pense Elfi Morin.
Elle s’est beaucoup inspirée d’une autre marque de certification du genre, Aliments du Québec, pour mettre son OBNL sur pied.
Le même Aliments du Québec qui a été pointé du doigt par le commissaire au développement durable en 2021 pour son manque de surveillance de l’utilisation du logo.
Elfie Morin promet que ce ne sera pas le cas chez elle, grâce notamment à une équipe de conformité qui compte déjà trois employés.
« On peut te demander un diagramme de transformation, des photos d’usine, des fiches techniques de produits, un organigramme », énumère-t-elle, bref toute pièce justificative que l’OBNL juge appropriée.
À terme, Les Produits du Québec enverront aussi des employés inspecter l’utilisation du logo dans les magasins.
Tout ça afin de bâtir la confiance dans la marque et d’offrir au consommateur la meilleure façon d’identifier les produits locaux.
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