Après l’éclipse, le ciel s’est encore donné en spectacle ce week-end
En raison d'une tempête solaire extrême, des aurores boréales ont ébloui de nombreux Québécois


Erika Aubin
Après l’éclipse totale du Soleil qui a ébloui les Québécois le mois dernier, plusieurs ont été émerveillés ce week-end par des aurores boréales qui ont transformé le ciel en une toile colorée et qui sont le résultat d’une puissante tempête solaire qui a frappé notre planète.
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«Des phénomènes qui vont certainement amener un attrait du public pour notre étoile, notre soleil. C’est merveilleux», se réjouit Alexandre Lemerle, chercheur en astrophysique solaire à l’Université de Montréal.
Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximal, ont été observées vendredi, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Du jamais vu depuis 20 ans.

Ce rare événement a permis au cours des dernières nuits d’observer des aurores boréales de Sept-Îles à Montréal, en passant par Saguenay, Sorel et Portneuf. Elles sont normalement plus rares dans le sud du Québec.
Des internautes ont inondé les réseaux sociaux avec des clichés de ce spectacle céleste. Bleu, vert, rouge, mauve : le ciel est devenu une véritable toile colorée, particulièrement vendredi. Mais le phénomène s’est produit à nouveau samedi et la nuit dernière, surtout en dehors des grands centres.
Ailleurs dans le monde, les aurores polaires les plus au sud ont été signalées dans les Bahamas vendredi, selon la NASA.
Tous les 11 ans
Des experts expliquent au Journal qu’il est difficile de prévoir les aurores boréales. Mais il y a de fortes chances que l’on puisse en observer d’autres prochainement dans le sud de la province, selon l’astronome Érika Le Bourdais.
Car même s’il est constamment actif, le soleil se dirige présentement vers son pic d’activité, un phénomène qui revient environ tous les 11 ans. Vers la fin du cycle, le champ magnétique de l’astre va carrément s’inverser.
- Écoutez l'entrevue avec Marie-Ève Naud, astrophysicienne à l’Université de Montréal, via QUB :
Plus tôt la semaine dernière, il s’est produit une forte éruption solaire, qui a envoyé dans l’espace des particules.
Puis, lorsque ces particules chargées en énergie arrivent vers la Terre quelques jours plus tard, elles vont interagir avec les gaz de notre haute atmosphère, souligne Mme Le Bourdais, aussi chercheuse à l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes.
«C’est ce qui va créer la lumière qu’on voit dans le ciel. [...] Cette fois-ci, c’était tellement fort que même dans les grandes villes, on voyait les aurores boréales», précise-t-elle.
Des conséquences
Les tempêtes géomagnétiques extrêmes comme celle-ci peuvent avoir des impacts négatifs. Par exemple, elles peuvent endommager des satellites, perturber les signaux GPS ou encore les radiocommunications, explique Alexandre Lemerle, qui est aussi professeur de physique au collège de Bois-de-Boulogne.
Les autorités se sont inquiétées, mais aucune perturbation majeure ne semble avoir été observée cette fois-ci. En 1989, une tempête solaire avait causé des pannes électriques et plongé le Québec dans le noir pendant près de neuf heures.
«On est plus moderne. Les transformateurs d’Hydro-Québec sont maintenant capables de s’adapter à ces inductions», précise M. Lemerle.
Pour les passionnés d’aurores boréales qui ont manqué le spectacle, des organismes comme la NOAA et l’Agence spatiale canadienne surveillent de près ces phénomènes et sont en mesure de les prévoir quelques heures à l’avance.
-Avec l’Agence QMI
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