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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Après le trafic en auto, Montréal est maintenant aux prises avec... les embouteillages à vélo!

Les déplacements à vélo dans la métropole cet automne équivalent à deux fois la circulation sur le pont Champlain

Le REV de Saint-Denis à l’angle de l’avenue du Carmel, où beaucoup de voitures veulent tourner à droite… ce qui obstrue le trafic jusqu’à Rosemont de l’autre côté du viaduc.
Le REV de Saint-Denis à l’angle de l’avenue du Carmel, où beaucoup de voitures veulent tourner à droite… ce qui obstrue le trafic jusqu’à Rosemont de l’autre côté du viaduc. Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-10-02T15:30:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Le trafic n’est pas que l’affaire des automobilistes. De nouvelles pistes cyclables victimes de leur succès à Montréal sont tellement utilisées aux heures de pointe qu’elles semblent déjà saturées, a pu constater Le Journal.

La semaine dernière, sur la piste cyclable hyper populaire de la rue Rachel, je me suis retrouvé dans une longue traînée de vélos à la queue leu leu, au moins 30 usagers devant moi et autant derrière.

À l’intersection d’Iberville, l’intervalle du feu vert ne suffisait pas à laisser passer tout le monde avant le feu rouge suivant... ce qui était frustrant.

C’était mon premier embouteillage de vélos.

«Le phénomène d’engorgement de vélos sur Rachel, près d’Iberville, se produit régulièrement le soir parce que c’est une piste bidirectionnelle à l’ancienne et que c’est difficile à concilier avec le trafic automobile», confirme Jean-François Rheault, le président-directeur général de Vélo Québec.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Sas» méconnus

Pour observer l’achalandage sur le réseau express vélo (REV) sur la rue Saint-Denis, je rencontre M. Rheault à l’angle de Bellechasse mercredi matin, où de 12 000 à 13 000 vélos passeront pendant la journée, selon les compteurs de Vélo Québec.

Quatre cyclistes qui arrivent de l’est et qui veulent s’engager sur le REV, en direction sud, se placent à qui mieux mieux en attendant le feu vert... mais se trouvent à bloquer un peu la voie devant la file des autres cyclistes déjà immobilisés.

«Il y a un sas peint en vert sur le sol pour permettre aux vélos de s’arrêter sans empiéter sur les voies des autres, mais ce n’est pas évident à comprendre et tout le monde ne sait pas où se mettre», fait remarquer M. Rheault.

Pour ne pas patienter pendant deux feux rouges, certains descendent de leur vélo et marchent avec celui-ci sur la voie des piétons pour gagner le côté sud.

«Si la ligne d’arrêt blanche était reculée de deux mètres et qu’un sas vert était juste devant, ça permettrait à tous ces vélos de passer dessus légalement sur le feu vert au lieu d’avoir à descendre en marchant», analyse mon guide.

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Trop populaire

Les nouvelles pistes unidirectionnelles, inaugurées sur Saint-Denis il y a cinq ans, sont déjà saturées le matin entre 8 h 15 et 9 h.

Vers 8 h 45, à l’angle de Rosemont, c’est compliqué.

Dans un ballet pas toujours élégant, beaucoup de piétons négocient avec beaucoup de cyclistes et un grand nombre d’automobilistes.

La circulation automobile est bloquée.

Un demi-kilomètre plus loin, des voitures veulent tourner à droite sur l’avenue Carmel et restent immobiles pendant la flèche verte.

«Personne n’est à l’aise ici: ni les piétons, ni les automobilistes, ni les cyclistes», déplore M. Rheault.

«Le succès du REV Saint-Denis montre bien que le besoin est là, et quand celui sur Christophe-Colomb sera achevé, ça soulagera un peu la circulation ici», espère-t-il.

Pour passer du REV Saint-Denis à la piste bidirectionnelle de Rachel, il faut momentanément me placer sur le sas vert d’attente.

Je suis toujours un peu gêné de me retrouver soudainement devant une longue file de gens... surtout si je sais que mon BIXI mastodonte se retrouvera bientôt à ralentir des cyclistes plus légers derrière moi.

«La prochaine étape logique sur Rachel, pour contrer l’engorgement que tu as vécu, est d’unidirectionaliser la piste existante et d’en faire une autre dans le sens contraire de l’autre côté», prévoit M. Rheault.

En cette belle journée où la grève de la STM augmentera l’utilisation du vélo, Vélo Québec prévoyait environ 250 000 déplacements cyclistes.

«C’est le double du trafic du pont Champlain», illustre M. Rheault.

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