Après 50 ans de carrière, Marjo affirme qu'elle ne reçoit pas la reconnaissance qu’elle mérite

Cédric Bélanger
Marjo affirme qu’après 50 ans d’une glorieuse carrière, elle ne reçoit pas la reconnaissance qu’elle mérite et qu’elle dirait oui sans hésiter si on lui offrait un jour de chanter sur les plaines d’Abraham.
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«Ben voyons! Demande à un aveugle s’il veut voir. Mais dépêchez-vous là, parce que je vieillis», a déclaré au Journal l’artiste de 71 ans, samedi, quelques instants après avoir reçu officiellement le prix Miroir de la Renommée du Festival d’été de Québec.

La veille, l’ex-chanteuse de Corbeau avait encore prouvé qu’elle demeurait une force de la nature sur scène lors d’un concert à la place de l’Assemblée-Nationale, l’une des scènes gratuites du FEQ, la troisième en importance.

Même si elle a participé à plusieurs spectacles collectifs, dont ceux du 23 juin à la fête nationale, la reine québécoise du rock n’a jamais eu son moment sur les plaines d’Abraham à titre d’artiste solo. Dieu sait pourtant, quand on repense à ses albums Celle qui va, Tant qu’il y aura des enfants et Bohémienne, sortis entre 1987 et 1995, qu’elle dispose d’assez de succès pour un site comme celui des plaines d’Abraham.
«À mon avis, elle ne reçoit pas suffisamment de reconnaissance pour son impact immense sur la chanson francophone», a reconnu le programmateur du FEQ, Louis Bellavance, en lui remettant son prix.
Ces mots ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde. À son tour au micro, Marjo a renchéri.
«Je ne reçois pas assez de reconnaissance, je le dis, mais je pense que les oreilles sont bouchées. C’est fou, hein! 50 ans plus tard, elle existe encore et elle donne de beaux shows», a-t-elle martelé, sans fausse modestie.
Fière de chanter en français
Marjo a aussi livré un plaidoyer pour la musique en français. «Je suis fière de chanter en français tout le temps et de continuer à le faire.»
«Si on ne fait pas ça, on va perdre notre langue. C’est le fun d’avoir des gens devant toi qui chantent des mots qu’ils comprennent, des mots avec de l’importance, des mots puissants qui disent des choses», a-t-elle ajouté.
Quant à ceux qui disent que le rock et le français ne font pas bon ménage, celle qui a chanté Illégal et J’lâche pas par-dessus des guitares électriques et de la grosse basse répond que c’est de la foutaise.
«C’est le contraire, c’est tellement beau la langue française. Tu devrais voir mon livre de rimes comment il est usé, magané, mais je l’aime.»
De retour à l’écriture
Marjo a aussi révélé qu’elle écrit encore. «J’ai essayé dernièrement avec Jean [Millaire, son complice de toujours], mais ça ne sortait pas. En fait, ça sortait, mais pas comme je le voulais. Ça ne s’impose pas des chansons, ça arrive, ce sont des cadeaux.»
Elle ne baisse pas les bras. Un album? «On fait encore ça des albums? Oui? Alors on fera un album», a conclu notre Marjo nationale dans un grand éclat de rire.