Après 46 ans d’amour, Guy Mongrain révèle le secret de son couple

Daniel Daignault
L’oeil vif, les propos toujours aussi éclairés et les jeux de mots jamais bien loin: Guy Mongrain, qui a décidé de prendre le chemin de la retraite il y a sept ans, est dans une forme superbe! Rencontre avec l’ancien animateur vedette qui, à 71 ans, respire la joie de vivre.
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Le 18 juin 2018, celui qui a piloté Salut Bonjour pendant 13 ans annonçait son départ de l’émission La poule aux oeufs d’or. Vivement la retraite pour profiter à fond de la vie, après 25 années à faire d’heureux gagnants à la barre du populaire jeu télévisé. «J’ai commencé le 18 juin 1977 à la radio, à CKLM, se rappelle-t-il. C’était une façon de boucler la boucle.» Si certains éprouvent des regrets d’avoir pris leur retraite trop tôt, qu’ils s’ennuient à la maison, ce n’est visiblement pas le cas de l’ancien animateur. Plutôt que de détailler sa longue feuille de route, nous avons laissé le soin à cet heureux retraité de revenir sur les faits saillants de sa carrière. «CKLM a été mon cégep, CKAC a été mon université, et Télé-Métropole, devenue TVA, a été ma maîtrise ou mon doctorat. Quand je jette un coup d’oeil dans le rétroviseur et que je vois ça, je me considère extrêmement chanceux et privilégié. Aujourd’hui, je suis bien dans l’anonymat, dans l’ombre, et c’est correct comme ça. Je passe du bon temps, ma famille va bien et j’ai deux petites-filles qui font mon bonheur. Je n’en demande pas plus.»
Du temps en famille
Il sera incidemment beaucoup question de ses petites-filles lors de cet entretien. «Papou», comme elles l’appellent, adore passer du temps avec elles. «Zoé est rendue au secondaire, elle a 13 ans, et Anaïs aura 10 ans en mars. Ce sont des filles tellement intéressantes! Elles sont ouvertes, elles ne sont pas timorées et elles jasent. Elles ont du vocabulaire! À la garderie, il y avait du théâtre, et elles ont appris à s’exprimer, à socialiser, à être de leur temps. Quand mon garçon, le papa des deux filles, a eu 12 ans, il faisait des choses que moi j’ai faites à 15 ans. Tu vois la différence dans la vitesse d’évolution, la vitesse de changement... Je suis très proche de mes petites-filles. Je vais chercher la plus vieille à l’école et on jase», raconte-t-il.
Il évite, à titre de grand-père, de répéter: «Dans mon temps...» «Je ne dis pas ça, mais je lui rappelle, en revanche, que son père a connu ses amis au secondaire, et qu’ils sont restés extrêmement proches et protecteurs, les uns des autres. Les amitiés qu’on forge à l’adolescence et à l’âge adulte, bien souvent, ça reste. C’est le message que je lui envoie. En même temps, elle doit développer sa propre personnalité. Les influences viendront de partout, mais elle doit rester elle-même, c’est-à-dire une fille unique en son genre. Je lui répète ça. Répéter, c’est éduquer, et éduquer, c’est répéter.»
Vous aurez compris qu’il adore le rôle qu’il joue auprès d’elles, et, on le sait, le rôle de père est bien différent de celui de grand-père. «Tu as raison parce que quand tu es parent, il y a deux lignes: compréhension et autorité. Dans le feu de l’action, les deux se mêlent. Comme grands-parents, tu as juste une ligne: celle de la compréhension. J’aime les regarder aller. La plus jeune est vive, elle a de la répartie, un sens de l’humour taquin. Je ne m’en tanne pas! Quand je suis quelques jours sans les voir, je m’ennuie... Depuis trois ans, on a un petit coin perdu dans le bois, au bord d’un beau lac. On est voisins, mon fils et moi. Quand on est là, ma femme et moi, j’entends la porte se fermer, des petits pas dans les marches, et nos petites-filles débarquent avec leurs valises. C’est chez nous qu’elles viennent coucher. Il y a une mezzanine qu’on appelle “le château des princesses”. C’est là que, le matin, on fait des niaiseries», dit-il en riant. «Elles font des spectacles de danse, du hip-hop, elles sont pleines d’entrain... Tout ce que j’ai à faire, c’est les regarder et avoir du plaisir.»
La piqûre des voyages
Outre le bonheur que lui procure son rôle de grand-papa, Guy est toujours passionné par les voyages. «Pendant la pandémie, on avait un VR qui était moyen-gros, et j’ai succombé à la vague de ce qu’on appelle communément la van life. C’est un petit véhicule autonome, très bien fait. La première année, en 2023, on est allés jusqu’en Oregon. C’était magique. J’ai fait moins de voyages cette année, mais mon véhicule est là, toujours prêt à partir. Je reste au Québec l’hiver. Je fais encore du ski, et dans mon coin perdu, on se fait des soupers de famille: mes deux gars avec leurs blondes, mes petites-filles, ma blonde et moi. Lorsqu’on est huit autour de la table, c’est de la magie. Je savoure chaque instant.»
Guy avoue que sa relation avec ses fils s’enrichit au fil du temps. «Avant que les gars aient l’âge de 20 ans, il pouvait y avoir des petits conflits, des petits chocs, mais tout ça est derrière nous. On a juste du fun! Le plus jeune est très manuel, il travaille dans la construction. Il débarque toujours au chalet avec son coffre d’outils. Récemment, nous étions seuls tous les deux au chalet. On s’est fait un souper de boys et on a jasé de la vie, c’était magnifique. La vraie vie était là.»
46 ans d’amour

Sur le plan amoureux, Guy coule toujours des jours heureux auprès de son épouse, Gabrielle. «Ça fait 46 ans qu’on est ensemble, ma femme et moi. Nous avons commencé à nous fréquenter en 1978, et nous nous sommes mariés en 1982. Au départ, elle se prénommait Ginette. Pour ses 50 ans, elle a choisi de changer son prénom pour Gabrielle, qui était le prénom de sa grand-mère et de sa marraine.» Après tant d’années, leur secret est, dit-il, qu’ils ont appris à se laisser de l’air. «Je ne suis pas du genre à dire tout le temps “T’es où? Qu’est-ce que tu fais?” Il y a à peu près sept ans, elle est partie pendant plus d’un mois en pèlerinage sur le chemin de Compostelle. Je travaillais encore à cette époque. J’étais fière d’elle.»
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