Appui massif pour la nouvelle Loi sur les langues officielles à Ottawa
Raphaël Pirro | Agence QMI
La réforme tant attendue de la Loi sur les langues officielles a passé un test crucial après un vote frôlant l’unanimité à la Chambre des communes lundi, rapprochant ainsi le gouvernement Trudeau de son objectif à un peu plus d’un mois du congé estival.
«Je suis très, très contente de voir le projet [de loi] se rendre au Sénat dans les plus brefs délais», a indiqué la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor au sortir du vote.
Le projet de loi C-13 pourrait recevoir la sanction royale aussitôt que cette semaine si les sénateurs acceptent le texte dans sa forme actuelle.
C’est donc avec l’appui de plus de 300 conservateurs, bloquistes, néo-démocrates et même de libéraux anglophones du Québec que le projet de loi C-13 avance au Sénat, possiblement pour la dernière fois.
Seul le député de Mont-Royal, Anthony Housefather, a voté contre la proposition de son propre parti, et ce, malgré l’opposition remarquée d’autres Anglo-Québécois du caucus lors des débats parfois déchirants en comité au cours de la dernière année.
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Le leader parlementaire du Bloc Québécois, Alain Therrien, a souligné «un pas dans la bonne direction», mais qui «reste encore insuffisant pour faire en sorte que le français soit protégé au Québec».
La nouvelle loi propose notamment d’harmoniser le texte fédéral avec celui de la loi 96 du gouvernement du Québec, et y fait même référence à trois reprises, ce à quoi s’oppose hardiment M. Housefather.
«Il y a plusieurs bonnes choses dans le projet de loi [C-13], mais j’ai senti qu’il fallait rappeler à la Chambre et aux Canadiens que les craintes de la communauté anglophone du Québec n’étaient pas réglées et qu’un vote unanime en faveur du projet de loi aurait balayé ces craintes du revers de la main», a expliqué le député dans un courriel.
Une autre députée, la libérale Sherry Romanado de Longueuil–Charles-LeMoyne, s’est abstenue lors du vote.
La loi C-13 est la plus importante réforme aux langues officielles depuis 34 ans, selon la ministre, car elle aura des impacts dans une foule de secteurs différents comme l’éducation et le travail.
Entre autres choses, elle rendra obligatoire la nomination de juges bilingues à la Cour suprême et accorde plus de pouvoir au commissaire aux langues officielles, qui pourra sanctionner les employeurs qui ne respectent pas la loi.
C-13 reconnaît aussi, pour la première fois, le français comme la «langue officielle du Québec».
Le gouvernement du Québec presse le pas et demande à Ottawa d’adopter le projet de loi avant la fin des travaux parlementaires, à la fin juin.