Appui financier majeur: près de 100 M$ d’investissement dans Polycor
L’entreprise maintenant détenue à environ 20 % par des intérêts québécois


Diane Tremblay
Alors qu’Investissement Québec annonce une prise de participation importante de 98 M$ dans Polycor, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, s’est défendu de ses liens dans cette transaction.
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« C’est la première fois que le Québec participe dans Polycor. J’ai un rôle modeste de mentionner que nous étions intéressés. Le dossier a été confié après ça à l’équipe d’Investissement Québec et à l’équipe du MEI. Je suis très content que ça se soit passé comme ça », a indiqué M. Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation (MEI).
En juin 2021, M. Fitzgibbon avait quitté ses fonctions de ministre à la suite d’un rapport de la commissaire à l’éthique. Il avait réintégré son poste en août de la même année.
En 2019, M. Fitzgibbon avait rencontré les représentants de l’entreprise Polycor, en compagnie de leur lobbyiste, Luc Laperrière, un ami de longue date du ministre. Il s’était dit emballé par leur projet d’exportation de quartz.
Projet avorté
« Ç’a tellement été une affaire dommageable que nous avons laissé tomber la fameuse usine de quartz. C’est tellement un bel investissement que quelqu’un est en train de le faire avec des intérêts américains », a lancé Patrick Perus, président-directeur général de Polycor.
Ce dernier s’est défendu de tout conflit d’intérêts.
« Je n’ai pas de liens personnels avec Pierre Fitzgibbon, je n’ai pas de liens personnels avec quiconque au Québec. On est une excellente compagnie », a ajouté M. Perus.
Cette entente est le résultat de plusieurs mois de négociations entre les principaux partenaires. Plus en détail, cela comprend une prise de participation de 60 millions $ sous forme d’actions privilégiées dans Polycor par l’entremise d’Investissement Québec, de même qu’une prise de participation de 38 millions $ en actions ordinaires.
Après l’annonce de mercredi, l’entreprise est maintenant détenue à environ 20 % par des intérêts québécois. Elle était, jusqu’à tout récemment, détenue par la firme de placement privé canadienne TorQuest et par deux fonds d’investissement américains, soit Wynnchurch Capital et PNC Mezzanine.
Emplois sécurisés
C’est le fonds d’investissement torontois Birch Hill Equity qui acquiert l’entreprise, en partenariat avec Investissement Québec.
L’entreprise exploite une cinquantaine de carrières en Amérique du Nord, dont une vingtaine au Québec. Pour M. Fitzgibbon, il s’agit « d’une très belle transaction. »
« Nous sommes très contents », a-t-il souligné.
« Avec ça, on sécurise et on solidifie un siège social au Québec. On maintient 350 emplois et on appuie une entreprise qui veut s’automatiser et conquérir de nouveaux marchés », a dit le ministre, qui tenait à être présent à l’annonce.
POLYCOR EN BREF
- Fondée en 1987 à Québec
- 1300 employés en Europe et en Amérique du Nord
- 20 usines de transformation (dont 6 au Québec)
- Exploitation d’une cinquantaine de carrières en Amérique du Nord (dont une vingtaine au Québec)
- Transformation de granite, marbre et calcaire
- Vise à atteindre la carboneutralité d’ici 2025
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