Appels d’offres de contrats publics: Ricova sur la liste noire à Montréal pour 5 ans
Félix Lacerte-Gauthier
Épinglée par le Bureau de l’inspecteur général (BIG), Ricova, qui œuvre dans le recyclage, sera inadmissible à tout nouveau contrat avec la Ville de Montréal pour les cinq prochaines années. Mais elle poursuit pour l’instant ses neuf contrats en cours avec la Ville.
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Le comité exécutif de la Ville a adopté une décision à cet effet mercredi matin. Dominic Colubriale, Services Ricova inc., Ricova Lachine inc., Ricova RSC inc. et Ricova International inc. sont donc tous inscrits au Registre des personnes inadmissibles de la Ville, et ce, à la suite d’une recommandation du BIG en mars dernier.
« Malgré le fait que l’apparence de conflit d’intérêts de Ricova a été soulevée dès le début par notre administration, devant des situations litigieuses comme celles-là, il faut faire les choses dans l’ordre et c’est exactement ce qui a été fait par l’inspectrice générale », a expliqué le cabinet de la mairesse, dans une déclaration écrite.
Le cabinet indique également qu’il se penchera sur les contrats actuellement en cours entre la Ville et l’entreprise.
« Évidemment qu’on ne s’arrêtera pas là, le travail et l’analyse se poursuivent concernant les deux contrats en vigueur et visés par l’inspectrice générale, de même que les autres contrats exécutés par Ricova », a expliqué le cabinet.
revenus non déclarés
Selon un document interne obtenu par notre Bureau d’enquête en avril, le service de l’environnement de la Ville estimait qu’il n’y avait « aucune raison » de résilier un des contrats de Ricova et qu’il faudrait au moins six mois pour trouver une solution de remplacement.
Ricova, qui œuvre dans le recyclage, exploite deux centres de tri à Montréal. Elle est également chargée de vendre certaines matières pour qu’elles soient recyclées. En contrepartie, elle devait remettre une part des profits de ces ventes à la Ville.
Selon le BIG, Ricova vendait à bas prix ces matières à Ricova International, qui elle-même les revendait ensuite à l’étranger à fort prix, contournant ainsi le contrat avec la Ville et se gardant des revenus non déclarés de 20 $ par tonne.
Dans une sortie publique faite au lendemain du rapport du BIG, Ricova se défendait, affirmant que la Ville n’avait pas à remettre en question les profits de Ricova International, « une entreprise distincte ».
-Avec la collaboration de Dominique Cambron-Goulet