Apôtre de la pédophilie: sitôt libéré, sitôt vu près d’une garderie

Michael Nguyen
À peine libéré, un apôtre de la pédophilie qui dirigeait un «club social» qui échangeait des trucs et astuces pour mieux abuser d’enfants s’est fait prendre dans une crèmerie près d’une garderie, en plus d’avoir repris contact avec d’autres pédophiles.
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«Vous étiez de retour en communauté depuis 20 jours seulement et déjà vous adoptiez des comportements à risque», a déploré la Commission des libérations conditionnelles du Canada dans une décision rendue publique ce mercredi.
André Faivre, 75 ans, n’a donc toujours rien appris malgré sa condamnation à 12 ans d’incarcération pour ses crimes sexuels sur des enfants. Ce pédophile n’était d’ailleurs pas juste un «loup» à la recherche de «chair fraîche». En fait, il est tellement convaincu du bien-fondé de ses théories pédophiles qu’il avait fondé un «club social» pour réunir ses pairs, avec des serveurs sécurisés pour échanger des images d’enfants abusés sans craindre les autorités.

Un agent double avait toutefois réussi à infiltrer le groupe, qui a été complètement démantelé en 2016. Faivre est détenu depuis, et avait même été déclaré délinquant à contrôler.
- Écoutez l'entrevue avec Michaël Nguyen, journaliste judiciaire au Journal de Montréal à l’émission de Richard Martineau via QUB :
Un loup dans la crèmerie
Or, sa détention ne semble pas avoir changé ses mentalités puisqu’à peine libéré l’été passé, il a été vu en train de briser ses conditions de libération.

D’abord en collectionnant les items à l’effigie de loup, censé représenter l’histoire du chaperon rouge et le loup «qui cherche la viande fraîche de l’enfant», mais aussi en se rendant à plusieurs reprises dans des lieux interdits, dont une crèmerie à côté d’un parc proche d’une garderie.
Il a aussi été dans une boutique érotique «connue pour faciliter la communication indirecte entre certains délinquants sexuels», peut-on lire dans la décision.
Il a également effectué des démarches pour relancer son entreprise de «conseils et formations», en collaboration avec un autre pédophile.

«Vous demeurez convaincu que la pédophilie est acceptable et qu'elle doit être reconnue comme une orientation sexuelle. Vous ne reconnaissez donc pas être aux prises avec une problématique sexuelle», déplorent les commissaires.
Libéré à nouveau
Faivre, qui était en libération d’office, a ainsi été renvoyé en détention. Sauf qu’après analyse de son dossier, Faivre a pu profiter d’une nouvelle libération, avec des conditions encore plus sévères, dont de rester en maison de transition, de ne pas approcher des enfants, ou même de se trouver dans un endroit où il pourrait y en avoir.
Faivre peut également s’attendre à une surveillance physique accrue, puisque plusieurs de ses manquements ont été constatés de cette façon.
Faivre, qui contestait sa peine, avait échoué sur toute la ligne devant la Cour d’appel l’automne dernier.
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