Apôtre de la pédophilie: le dirigeant d'un «club social» libéré d’office, mais surveillé de près
Il n’a rien appris et reste une personne dangereuse, selon la Commission des libérations conditionnelles du Canada qui n’a eu d’autre choix que de le libérer


Michael Nguyen
Un apôtre de la pédophilie qui dirigeait un « club social » où il expliquait comment s’en prendre à des enfants a été libéré d’office même s’il n’a toujours rien appris, mais il sera au moins surveillé de près, en plus d’être assigné à résidence.
• À lire aussi: 12 ans de prison pour le dirigeant d’un «club social» de pédophiles
• À lire aussi: Incursion au cœur d’un véritable «club social» de pédophiles
• À lire aussi: Club social de pédophiles: un agent double à l'origine de son démantèlement
« Il n’existe pas de mesure alternative [...] face au risque de récidive de violence élevée que vous représentez », a affirmé la Commission des libérations conditionnelles du Canada [CLCC] dans une décision rendue publique ce mercredi.
Ainsi, même s’il a pu sortir du pénitencier, le pédophile montréalais André Faivre ne sera pas entièrement libre comme l’air malgré son cheminement limité depuis qu’il a été condamné à 12 ans d’incarcération pour ses crimes sur des enfants.
C’est que Faivre, 75 ans, n’était pas qu’un pédophile à la recherche de « chair fraîche ». Convaincu qu’il était légitime d’abuser sexuellement d’enfants, il avait fondé un « club social » où des pédophiles se partageaient des trucs pour se rapprocher discrètement d’enfants.

Pas de progrès
Son groupe avait été démantelé à la suite d’une infiltration policière et Faivre est détenu depuis 2016. Or, selon la CLCC, Faivre a abandonné des programmes carcéraux, car il considérait qu’il s’agissait de « lavage de cerveau ».
Une première libération il y a quelques mois s’était d’ailleurs mal passée, vu qu’il s’était fait prendre avec un pendentif représentant un loup «qui cherche la viande fraîche de l’enfant». Faivre s’était fait interdire de le porter, ce qui l’avait énervé.
Puis, peu après, il était entré en contact avec un jeune homme vulnérable de 19 ans, « mais qui a l’air plus jeune, soit 16-17 ans » selon le CLCC.
Conditions strictes
Ces comportements avaient poussé les autorités à le renvoyer en prison.
« Malgré cette décision de révocation et conformément à la Loi, vous devrez de nouveau être mis en liberté sous surveillance », a toutefois rappelé la CLCC, qui lui a toutefois imposé une série de conditions.
Ainsi, en plus de résider dans une maison de transition, Faivre devra laisser ses agents de surveillance fouiller dans ses téléphones. Il devra aussi déclarer toutes ses relations, qu’elles soient amicales ou sexuelles, et il ne pourra pas s’approcher d’enfants, sauf sur autorisation, a tranché la CLCC qui dit avoir pris en compte sa « dangerosité sociale élevée », son « faible potentiel de réinsertion sociale » et son « absence de progrès et de remise en question ».
Comme Faivre a aussi été déclaré délinquant à contrôler pour dix ans, il pourra continuer de faire l’objet de surveillance, même une fois qu’il aura terminé de purger sa peine.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.