Antonine Maillet (1929-2025): une tristesse extrême, dit Zachary Richard

Zachary Richard ressentait une «tristesse extrême» lorsque Le Journal l’a joint, peu après l’annonce du décès d’Antonine Maillet. «C’est difficile d’imaginer un monde sans elle», dit celui qui partage des racines acadiennes avec la mère de La Sagouine.

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«On va combler le vide qu’elle nous laisse avec l’inspiration qu’elle nous accorde», ajoute Zachary Ricard.

Il croit que le plus bel hommage qu’on peut lui rendre est tout simplement de continuer de lire ses livres.

«Elle a des leçons de vie à nous faire découvrir. Elle fait partie des classiques et elle va continuer de nourrir le monde littéraire francophone et même international pour toujours. Elle a sa place au panthéon des plus grands écrivains.»

«Sans prétention»

Zachary Richard compte parmi les privilégiés qui ont pu côtoyer régulièrement la dramaturge disparue.

Comme tout le monde, il garde de beaux souvenirs de ses rencontres avec celle qu’il décrit comme une femme «très accessible malgré son énorme succès».

«C’était quelqu’un sans prétention, une “tite bonne femme” avec des yeux pétillants et toujours cette finesse d’esprit extraordinaire. C’était une grande dame qui va nous manquer.»

Imposer le silence

Un moment l’a particulièrement marqué.

Un jour, Antonine Maillet s’était rendue à un festival en Louisiane, au pays de Zachary Richard. C’est à ce moment que ce dernier avait découvert comment elle pouvait avoir de l’ascendant sur une foule.

«C’était sous un chapiteau. Elle devait faire un discours et quand elle est montée sur scène, il y avait des centaines de personnes qui continuaient à parler, rigoler et boire. Ils ne lui prêtaient pas attention. Elle s’est tenue droite comme un poteau sur la scène, sans dire un mot, jusqu’à ce qu’elle réussisse à imposer sa présence. Les gens sont devenus silencieux. C’était extraordinaire de voir ça. Quand je lui ai demandé comment elle avait fait, elle a répondu: “Zachary, j’ai enseigné pendant très longtemps.”»