Antoine Bertrand révèle que tourner avec une enfant a changé sa vision de la vie
«Mlle Bottine» en salle dès le 29 novembre.

Nathalie Slight
Lors du visionnement de presse du film Mlle Bottine, la complicité entre Antoine Bertrand et la petite Marguerite Laurence, âgée de 11 ans, était palpable. Le comédien affirme que tourner avec une enfant a changé sa façon de voir son métier... et sa vie!
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Antoine, tout le monde peut se reconnaître dans le film Mlle Bottine...
Je suis totalement d’accord, il n’y a pas d’âge pour tomber sous le charme de ce film. Je me retiens pour dire qu’il s’agit d’un film pour les 7 à 77 ans, parce que ça fait un peu «pitch de vente». Tout ce que j’ai envie de dire, c’est que c’est une maudite bonne histoire, humaine, sensible et émouvante.
Comment t’es-tu préparé à incarner Philippe, un compositeur d’opéra en panne d’inspiration?
Comme mon personnage n’arrive pas à terminer son opéra, on ne le voit pas jouer de grands morceaux au piano, mais j’ai quand même suivi quelques leçons, pour avoir la posture d’un pianiste et pour apprendre comment jouer certains petits bouts de chansons. C’est toujours le fun pour un acteur de devoir développer une nouvelle habileté pour camper un personnage. Petit secret de tournage: pour certaines scènes, un véritable pianiste a doublé mes mains, mais il y en a plusieurs où c’est vraiment moi qui joue!
Bravo, parce qu’on n’y voit que du feu!
Merci! Cela dit, quand tu es acteur, tu ne joues jamais un métier, tu joues un humain. Dans ce cas-ci, Philippe est un anxieux social. Je me suis donc renseigné sur l’anxiété, sur les crises de panique. Ce personnage est, de loin, celui qui est le plus différent de moi. On a un trait en commun: une grande sensibilité. Mais pour le reste, je suis l’inverse de lui, c’est-à-dire que je suis une bibitte sociale, j’aime jaser, j’aime le monde.
Quel est ton meilleur souvenir de tournage?
Il y en a plusieurs, mais je dirais d’emblée toutes mes scènes avec Marguerite, qui incarne la nièce de Philippe, une orpheline plutôt excentrique. Tourner avec elle, ç’a été un réel plaisir, autant pour les scènes drôles, comme celle de la voiture où la petite veut absolument écouter Ma vie c’est d’la marde, de Lisa LeBlanc, que pour celle où elle comprend que j’ai été amoureux de sa mère. Ce que je trouve beau dans le film, c’est que, parfois, les rôles sont inversés: c’est Simone qui veille sur Philippe, et non le contraire.
Marguerite est incroyable dans le rôle de Simone. As-tu participé au processus d’audition?
Oui, j’ai été impliqué en cours de processus. Les petites filles auxquelles j’ai donné la réplique étaient toutes formidables, mais Marguerite possède un petit quelque chose d’unique, une présence à l’écran, et ça, tu l’as ou tu ne l’as pas. Et elle, elle l’a! Je lui ai confié récemment qu’après sa toute première audition, on était pas mal tous d’accord que ce serait elle, notre Simone. Elle m’a répondu avec toute sa candeur: «Ça ne vous tentait pas de me le dire? J’ai passé quatre auditions, j’étais stressée moi!» (rires)
Vous avez une superbe chimie!
Je me trouve chanceux d’avoir tourné un film avec elle, et encore plus chanceux qu’elle soit aujourd’hui mon amie. C’est une super actrice, mais aussi une superbe humaine. Avec son énergie, sa gentillesse, son intelligence et son charme, elle va aller loin dans la vie. J’ignore ce qu’elle veut faire plus tard, mais elle aurait la possibilité de devenir présidente du monde si elle le désirait!
Tourner avec elle t’a-t-il permis de retrouver ton enfant intérieur?
Je vous dirais que mon enfant intérieur n’est jamais bien loin. (rires) Parfois, sur le plateau, comme pour Philippe et Simone, les rôles étaient inversés: Marguerite me ramenait à l’ordre quand je jasais trop avec l’équipe technique! (rires) Tourner avec une enfant m’a permis de relativiser notre métier. Que tu tournes la meilleure prise au monde ou la pire, le fun est là pareil. Nous, comme adultes, on a tendance à analyser à outrance nos prestations, alors que, dans le fond, on a juste à vivre le moment présent. Et ça, c’est une leçon de vie que j’applique aussi dans mon quotidien.
En encadré
Marguerite Laurence: son meilleur souvenir de tournage
Même si elle tourne depuis l’âge de 5 ans, Marguerite Laurence n’avait jamais croisé Antoine Bertrand. «Avant de jouer avec lui, je ne le connaissais pas, je n’avais pas regardé ses autres projets. Et vous savez quoi? Je suis contente de ne pas m’être renseignée sur sa carrière, car j’aurais sûrement été intimidée par son talent. Antoine, c’est juste une personne normale pour moi, ce n’est pas une célébrité», confie la comédienne. Parmi ses scènes préférées avec Antoine, il y a celle du parc d’attractions. «Nous avons tourné de soir et de nuit dans un parc d’attractions ambulant. C’était super le fun, parce qu’on avait les manèges rien que pour nous! Et je vais vous dire un petit secret: dans les montagnes russes, on ne jouait pas à avoir du fun, on en avait vraiment!»