Annexion du Canada par la «force économique»: les propos de Trump sont une «tactique de négociation», selon les manufacturiers et exportateurs

Gabriel Côté
La menace de Donald Trump d’annexer le Canada en utilisant la «force économique» est une «stratégie de négociation» dans le cadre des échanges sur l’imposition de tarifs douaniers sur les marchandises canadiennes, croient les manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).
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«On est dans une période de négociation et d’imposition éventuelle de tarifs douaniers», a rappelé la vice-présidente de MEQ en entrevue avec le Journal mardi, après avoir souligné qu’elle n’entendait pas «commenter directement ce que Donald Trump a dit».
«Je ne veux pas alimenter nécessairement non plus des tactiques de négociations sur la place publique», a-t-elle expliqué, en rappelant que la démission de Justin Trudeau a rendu «un peu instable» la situation politique au Canada, provoquant ainsi une «tempête parfaite».
Et pendant que la tempête bat son plein, Donald Trump, lui, en remet. Quand un journaliste lui a demandé directement s’il a l’intention d’utiliser la force militaire pour annexer le Canada, le président américain a répondu que non, mais qu’il entendait plutôt utiliser la «force économique».
Cela fait des semaines qu’il publie des messages sur les réseaux sociaux évoquant la possibilité que le Canada devienne le 51e État américain.
«Il y a clairement des stratégies de négociation actuellement», a réitéré Mme White, en appelant à «faire la part des choses dans l’ensemble de ce qui se dit».
«Ce qui est important pour nous, c’est que le gouvernement soit efficace pour aller négocier et faire des efforts diplomatiques avec le gouvernement américain», a-t-elle lancé.
«Après, on verra ce qui arrivera réellement le 20 janvier prochain: à quelle hauteur il y aura des tarifs, sur quels produits ils seront appliqués s’il y en a effectivement, puis dépendamment de ce qui sera annoncé par l’administration américaine, qu’on soit en mesure de réagir rapidement», a-t-elle poursuivi.
«Il faut qu’on se concentre sur nos objectifs et qu’on ne se laisse pas distraire», a-t-elle conclu.
Le mois dernier, MEQ a publié un sondage montrant que 90% des entreprises manufacturières sondées subiraient des impacts importants ou très importants en cas d’impositions de tarifs douaniers de 25% sur les marchandises canadiennes à la frontière américaine.
Pire encore, pas moins de 46,5% des entreprises manufacturières québécoises ont indiqué qu’elles pourraient relocaliser leur production aux États-Unis si cette menace tarifaire devient une réalité.
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