Anne-Marie Ménard reçoit un diagnostic difficile et prend l'occasion de sensibiliser sa communauté

Andrea Lubeck
La professionnelle en sexologie Anne-Marie Ménard souffre du virus du papillome humain (VPH). Lorsque la mauvaise nouvelle est tombée, elle s’est donné la mission de sensibiliser ses abonnés.
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En mai dernier, Anne-Marie Ménard a subi un pap test lors d’une consultation pour une vaginose bactérienne.
«Je me pensais un peu au-dessus de tout ça. J’ai testé négatif pour les ITSS, tout allait bien. Je me disais que mon pap test allait être correct. Je n’ai pas vraiment pris ça au sérieux», relate-t-elle en entrevue à 24 heures.
La créatrice de contenu derrière le compte @aulitavecannemarie ne se doutait pas du coup de fil qu’elle recevrait un mois et demi plus tard. Le diagnostic est tombé: VPH de souche 16, l’une de celles avec le plus haut risque de causer un cancer du col de l’utérus.
«On m’a dit: “Tu as des cellules anormales. Tu dois faire un test de dépistage du cancer du col de l’utérus”», raconte-t-elle.
@aulitavecannemarie TRÈS IMPORTANT D’ÊTRE AU COURANT DE CES INFORMATIONS! ❤️🩹❤️🩹❤️🩹
♬ son original - aulitavecannemarie
Elle attend toujours le résultat de ses biopsies.
Comment réagit-on à ce genre de nouvelle?
«Je suis arrivée dans ma voiture et j’ai éclaté en sanglots. Ma première réaction a été de paniquer, parce que tu penses au pire. Puis, je me suis tournée vers ma communauté pour en parler. Ç’a été spontané, très organique», confie-t-elle.
Rapidement, elle a reçu des centaines de messages et de témoignages de femmes qui ont vécu une situation similaire à la sienne.
Une infection méconnue
Une fois la poussière redescendue, Anne-Marie s’est mise à googler frénétiquement sur le sujet.
Elle a été choquée de constater qu’elle en savait si peu sur le VPH, elle qui est professionnelle en sexologie.
«Ça m’a frappé à quel point [le VPH est] commun. J’ai aussi compris tout ce qui était possible de vivre en lien avec le VPH», dit-elle.
Grâce à ses recherches, elle a appris qu’une bonne partie des personnes actives sexuellement contractent l’infection au cours de leur vie et que le système immunitaire de la majorité d’entre elles élimine le virus par lui-même.
Mais chez quelques centaines de femmes chaque année, le VPH cause un cancer du col de l’utérus — près du quart en meurt.
Autre découverte: le condom ne permet pas de prévenir la transmission du VPH. Un contact peau à peau peut suffire pour contracter le virus.
Une occasion de sensibiliser
Toutes ces informations, elle les partage à ses abonnés pour les sensibiliser à une infection «dont on parle si peu, alors que ça touche autant de femmes», estime-t-elle.
«Il y a quelque chose de vraiment beau dans le fait de s’épanouir sexuellement, dans la démocratisation du plaisir. Mais il ne faut pas mettre de côté les conséquences que ça peut avoir dans notre vie d’être actif sexuellement. Il faut informer sans culpabiliser», ajoute Anne-Marie Ménard.
Il n’y a que deux choses qu’elle souhaite que sa communauté retienne de toute son histoire: «Allez faire votre pap test ou votre test de dépistage du cancer du col de l’utérus, et faites-vous vacciner contre le VPH!»
Depuis octobre 2024, Québec a mis sur pied un programme de vaccination gratuite contre le VPH pour les personnes âgées de 21 à 45 ans, qui «se terminera sous peu [...] jusqu’à épuisement des inventaires régionaux». Pour prendre rendez-vous, suffit d’aller sur Clic Santé.
On envoie toute notre force à Anne-Marie, qui fait preuve de courage et de bienveillance à travers cette période difficile.