Anglesh Major laisse présager le pire pour son personnage dans «STAT»
Sabin Desmeules
L’acteur est également musicien et, depuis peu, doubleur, polyvalent, Anglesh Major est carriériste, selon ses dires. Il navigue d’un projet à l’autre depuis ses débuts... et excelle! Malgré le rythme de vie effréné imposé par son métier, il trouve heureusement des moyens de se recentrer.
C’est sa musique qui habille la publicité présentant la saison 2025–2026 du Théâtre de Quat’Sous, à Montréal, car, pour ceux qui l’ignorent encore, le comédien Anglesh Major est également musicien, créateur de sons, D.J. et producteur de musique. «Je produis de la musique depuis un certain temps. J’en produis aussi pour d’autres artistes», note-t-il. Qu’est-ce qui l’a amené à faire de la musique pour le Quat’Sous? «J’avais travaillé avec la metteuse en scène Catherine Vidal, qui m’avait aussi enseigné à l’école de théâtre, et elle aimait beaucoup ce que je faisais en musique. À un moment donné, on avait fait un show qui s’appelait Les amoureux, et elle m’avait demandé de composer des pistes de musique pour la pièce; elle avait vraiment aimé mon style!», explique l’acteur. Catherine, qui est codirectrice du Quat’Sous, a donc demandé à Anglesh de faire la musique qui servirait à promouvoir la nouvelle programmation de son théâtre, ce qu’il a accepté avec bonheur!
Musicien depuis l'adolescence
Celui que l’on connaît davantage comme acteur s’est mis à faire de la musique lorsqu’il était un adolescent de 16 ou 17 ans. «À l’époque, je voulais être un rappeur. Et pour rapper, il fallait acheter la musique sur laquelle on voulait performer, mais quand j’étais jeune, je n’avais pas d’argent pour ça, je n’avais rien. Donc, avec une grande naïveté, je me suis tout simplement dit: “Vu que je n’ai pas l’argent pour me payer de la musique, je vais juste la composer.”» Il a alors installé un programme de composition de musique sur son ordinateur et a exploré ses talents de créateur. «J’ai réalisé que j’aimais beaucoup plus composer qu’essayer de rapper... et c’est comme ça que j’ai commencé à faire de la musique!»
Si c’est en tant que comédien que la plupart des gens reconnaissent Anglesh, il s’en trouve quelques-uns pour voir en lui le musicien avant tout. «Ce sont surtout des gens qui me connaissaient avant que ma carrière d’acteur se développe. Dans la musique, tout le monde m’appelle Major.» Il prononce à l’anglaise. «J’ai côtoyé beaucoup d’anglophones et, pour eux, dire Anglesh, c’est trop bizarre, note-t-il. Quand je me fais interpeller dans la rue par Major, c’est parce que c’est quelqu’un qui me connaît dans la musique.»
La musique était-elle son véritable plan A avant que le jeu ne se pointe dans sa vie? «Je n’ai jamais pensé en termes de plan A ou plan B. Pour moi, les deux étaient un plan A. Il fallait que je réussisse dans les deux. C’était impossible d’enlever l’un ou l’autre, admet-il. Ça sert d’équilibre. Quand c’est moins occupé d’un côté, je peux aller vers autre chose.»
Un album?
Comme il est en pause de STAT en ce moment, le musicien pourra peu à peu reprendre du service. «C’est sûr qu’avec STAT, c’est très chargé! C’est quelque chose qui est très dur à faire, une quotidienne! Donc, pour l’instant, j’essaie de juste me redéposer. Mais mon studio est prêt, je l’ai déjà retapé, il attend juste que j’entre dedans et que je compose. J’ai des plans. C’est sûr que j’aimerais ça, sortir quelque chose cet été.»
Des retrouvailles incertaines
Le retour de Marco, dans STAT, est incertain. Le médecin a démissionné. Est-ce que l’acteur a demandé à l’autrice Marie-Andrée Labbé de le rendre moins présent afin d’alléger son horaire pour d’autres projets? «Non, ça ne vient pas de moi. J’ai découvert que Marco avait démissionné en lisant les textes. Je fais confiance à ce que la vie peut me donner de plus, je fais confiance à l’avenir.»
Anglesh est reconnaissant pour ce qu’il a eu jusqu’à maintenant. «Je n’aurais jamais pensé dans ma carrière d’acteur, surtout aussi tôt, pouvoir faire une quotidienne. Jamais!» Il est conscient que son métier est fait d’insécurité. «Même si je suis dans une quotidienne, je ne me suis jamais laissé aller dans cette illusion que ça allait toujours être ça. C’est le fun, une quotidienne: on est toujours avec les collègues, il y a une stabilité financière... Mais ce métier est éphémère. Et je pense que ce qui me permet d’être aussi serein avec ça aujourd’hui, c’est que j’ai fait beaucoup de projets qui, à un moment donné, se sont terminés. Ton corps, ton être finit par s’habituer à ça, à laisser aller des trucs, à faire des deuils des projets qui se terminent. C’est sûr qu’en trois ans, je me suis beaucoup attaché à l’équipe de STAT. Financièrement, j’ai eu la stabilité qu’un acteur veut. Mais en même temps, ce métier-là, c’est ça: il va y avoir autre chose. Il y a toujours autre chose.»
Se retrouver totalement libre de son temps à la rentrée, serait-ce si terrible pour celui qui a déjà pris les bouchées doubles? «À ma première année dans STAT, je ne savais pas ce que c’était que de jouer dans une quotidienne, alors j’avais déjà des projets entamés. Au mois de septembre, j’en avais à peu près six en même temps! Je n’ai jamais autant rushé de toute ma vie! Après, je m’étais dit: “Je vais donner la priorité à STAT et, pour le reste, je ne ferai rien de gros.”»
Un autre talent: le doublage
Il s’est mis à faire des voix et du doublage, un à-côté moins demandant physiquement. On peut notamment l’entendre dans les versions françaises des films Dévotion, John Wick: Chapitre 4, Piège, Bob Marley: One Love et Kraven le chasseur. «Ça se place vraiment bien dans un horaire, parce que je n’ai pas de textes à apprendre, se réjouit-il. C’est un autre art; c’est extrêmement dur! Je suis encore en train d’apprendre, mais je suis content d’être entré dans ce milieu-là et d’en faire presque chaque semaine!»
Ping-pong et yoga chaud
S’il a un métier très prenant, Anglesh a des passions qui lui permettent de décompresser: c’est un adepte du tennis de table et du yoga chaud. «Avec mon métier d’acteur, mon corps est mon outil de travail, alors j’en prends soin. J’ai toujours fait du sport dans ma vie. Je suis très, très actif, j’adore bouger! Après une journée de tournage, j’ai la tête pleine, et il faut que je bouge pour évacuer le trop-plein, me réinitialiser, me réveiller le lendemain comme neuf, prêt à être rempli, à recommencer.» Il ajoute: «Le sport me permet de me calmer et de me recentrer sur moi, sur le moment présent. C’est pour ça que j’adore le ping-pong: la balle va tellement vite que je n’ai pas le temps de penser à mes problèmes! Je vis vraiment le moment présent. Le yoga chaud, c’est la même chose: je me concentre sur ma respiration et j’accepte la façon dont je me sens à ce moment-là. Je trouve ça important et j’adore ça.»
Escapades en amoureux
Récemment, il a voyagé. En avril, il est allé recharger ses batteries dans les Caraïbes. «J’adore voyager! Mais je n’ai pas pris le temps de le faire parce que j’ai priorisé beaucoup ma carrière. Je suis très carriériste dans la vie. Je trouvais ça important dans ma jeune carrière de vraiment focusser et d’avoir de bonnes bases qui font que même si, à un moment donné, je travaille un peu moins, je sais que les gens savent ce que je peux donner. Je sens maintenant que ma carrière est quand même assez bien lancée, je peux donc m’asseoir un peu et profiter un peu plus de la vie, comme voyager...»
Depuis un peu plus de deux mois, Anglesh vit une relation amoureuse avec une agente de bord d’Air Transat, Sara-Emmanuelle Ladouceur. Ensemble, ils ont récemment fait un voyage en amoureux en Italie. «C’est parfait: elle est agente de bord, on a donc les avantages de pouvoir faire de petites escapades grâce à ça. On est allés deux jours à Venise, je l’accompagnais alors qu’elle allait là pour le travail.» Le couple s’est payé un tour de gondole. «Mais quand on décide de faire un voyage pour nous, on part un peu plus longtemps: plus tôt dans l’année, on est allés au Portugal pendant cinq jours.»
Sa mère, toujours à ses côtés
Il y a deux ans, après 28 années à vivre loin de son fils, Marie-Josée, la maman d’Anglesh, quittait Haïti pour le rejoindre au Québec et vivre à ses côtés. «Elle est toujours à Montréal. Ça va super bien! Elle s’adapte bien. Je suis vraiment content d’avoir ma mère proche de moi!»
Retrouvera-t-on Anglesh Major dans STAT, à Radio-Canada, cet automne? En attendant, on peut entendre sa musique dans la publicité qui présente la prochaine saison du Théâtre de Quat’Sous, à Montréal.