Anglade préfère les déficits au Fonds des générations pour financer ses baisses d’impôt

QUÉBEC | La cheffe libérale accuse la Coalition Avenir Québec de piger dans le Fonds des générations pour baisser les impôts et ainsi hypothéquer l'avenir. Elle fait le pari de son côté qu’il vaut mieux faire des déficits pour réduire le fardeau fiscal que d’abaisser les sommes servant à payer la dette du Québec. 

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Dominique Anglade a répliqué ainsi à la baisse d’impôt historique promise par François Legault. «Ce qui est historique dans ce qu’a annoncé François Legault, c’est le fait qu’il décide d’hypothéquer l’avenir des futures générations en pigeant dans le Fonds des générations», a signalé Mme Anglade, lors d’une visite du Marché de Sainte-Foy, dans la circonscription de Jean-Talon, où elle n’a toujours pas présenté de candidat. 

«Jamais au PLQ on n’hypothéquerait notre avenir collectif en posant ce geste de prendre le fonds des générations pour faire des baisses d’impôt» 

Elle préfère les déficits pour réduire le fardeau fiscal des Québécois. «Ce n’est justement pas» pareil, s’est-elle défendu. «Le Fonds des générations permet d’avoir une stabilité financière et un message qu’on envoie très fort dans les marchés financiers pour leur dire qu’on va continuer à payer notre dette à terme.» 

5000$ pour les familles. 

Pour les soulager de l’inflation, le PLQ s’engage quant à eux à redonner aux familles 5000 $ de plus dans leur poche chaque année grâce à son «plan portefeuille». Elle reste toutefois incapable d’expliquer où elle puisera ces sommes récurrentes sans cumuler les déficits.  

«On ne veut pas que ce soit les Québécois qui s’endettent «versus» le gouvernement», a affirmé lundi la cheffe du PLQ, Dominique Anglade. 

Sa promesse principale est de baisser les impôts de 1,5% pour les deux premiers paliers d’imposition, a-t-elle annoncé lundi matin, au Grand Marché de Québec.  

Hier, la cheffe libérale a pourtant assuré que sa baisse d’impôt et ses mesures économiques ne seraient pas financées avec la carte de crédit des Québécois.  

Elle a précisé aujourd’hui qu’il s’agit d’un engagement seulement pour la première année d’un mandat libéral. 

Près de 4 milliards $ 

La baisse d’impôt libérale représente une réduction pouvant aller jusqu’à 1125$. Le total des mesures du PLQ doit permettre aux familles de deux enfants et deux adultes de récupérer «en moyenne» 5000 $ par année. Il s’agit d’un plan annuel de 3,8 G$. Des familles pourraient recevoir plus, d’autres moins.  

Elle compte ainsi réduire l'impact du coût de la vie sur les familles québécoises, minées par l'inflation.  

«Les Québécois ont besoin d’air financièrement et nous faisons le choix de mettre en place des mesures concrètes et durables, plutôt que de lancer des chèques», a-t-elle affirmé, peinant toutefois à expliquer concrètement où les sommes seront puisées dans le budget du Québec. 

«On va vous revenir en détail lorsqu’on va dévoiler le cadre budgétaire», a-t-elle dit.  

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Plusieurs mesures 

Durant celle-ci, elle compte geler les tarifs d’Hydro-Québec. Une mesure en vigueur une seule année, tout comme celle d’enlever la TVQ sur les premiers 4,000$ de la facture d’électricité des Québécois.  

Il s’agit de solutions exceptionnelles, «le temps de corriger l’erreur historique de la CAQ de lier les tarifs d’Hydro-Québec à l’inflation», a-t-elle souligné.  

Mme Anglade promet aussi d’abolir la TVQ sur les produits de première nécessité et de bonifier de 25 % d’ici 4 ans le crédit d’impôt pour solidarité pour soutenir les plus démunis. 

Pas un devin 

Mme Anglade a réaffirmé que François Legault a sous-estimé la hausse de l’inflation, «riant des prédictions» du porte-parole libéral en matière de Finance, Carlos Leitão, a-t-elle indiqué dans le communiqué du parti qui est lié cette annonce.  

«C’est une démonstration qu’il n’est pas un premier ministre de l’économie, le sujet qui sera pourtant la question de l’urne le 3 octobre prochain», a-t-elle dit. 

Le 30 octobre 2019, le premier ministre François Legault avait ridiculisé l’ex-ministre des Finances libéral, soutenant qu’il exagérait avec ses propos sur l’inflation. 

«Tous les sondages montrent que les Québécois n'appuient plus le Parti libéral (...) ce qu'on propose, c'est très simple. On dit à Hydro-Québec : l'année prochaine, vous allez geler vos tarifs puis, pour les années suivantes, vous allez les augmenter de l'inflation. Je sais que l'ancien ministre des Finances pense que l'inflation pourrait monter à 5 %, 6 %. Je ne sais pas sur quelle planète il vit», avait déclaré le premier ministre. 

Mme Anglade admet que M. Leitão n’est pas «un devin», mais qu’il sait suivre les tendances. 

Équipe économique absente 

Carlos Leitão a décidé de ne pas solliciter de nouveau mandat dans le comté de Robert-Baldwin. Il est toutefois le président de la campagne libérale.  

Malgré ce départ, la cheffe assure que sa formation a énormément de crédibilité pour parler d’économie.  

«J’ai été ministre de l’Économie pendant trois ans et j’ai évolué dans le secteur privé économique, le milieu des affaires», a-t-elle répété, assurant que son parti est toujours celui de l’économie.  

Encore une fois, la cheffe a nommé les Frédéric Beauchemin, Désiré McGraw, Marwah Rizqy afin d’assurer qu’elle avait une très bonne équipe économique. 

Or, sauf la cheffe, les autres étaient tous absents, lundi, pour cette grande annonce économique.