Angèle en entrevue au Journal: «j’ai envie de chanter en français parce que c’est dans cette langue que je m’exprime le mieux»
Même sur les grandes scènes américaines, la vedette belge préfère chanter dans sa langue maternelle


Cédric Bélanger
Séduire un public majoritairement anglophone en chantant en français ? Sur une des plus prestigieuses scènes musicales américaines, la supervedette belge de la pop Angèle vient de faire la preuve, comme son compatriote Stromae avant elle, que la barrière de la langue n’était pas insurmontable pour un artiste francophone.
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Vendredi dernier, la chanteuse de 27 ans derrière les succès Balance ton quoi et Tout oublier a fait un malheur sur un des plateaux californiens de Coachella, un des plus importants et des plus courus festivals de musique dans le monde.
À l’exception de son duo Fever avec Dua Lipa, toute sa performance était dans la langue de Brassens. Le public n’en semblait pas dérouté outre mesure.
Jointe par Zoom mardi en Californie, Angèle a avoué qu’elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre lorsqu’elle a amorcé cette tournée nord-américaine qui, en plus de plusieurs dates aux États-Unis, la mènera, la semaine prochaine, à Québec et Montréal.
« Nous avons été assez surpris de voir qu’il y avait beaucoup de gens qui ne parlent pas français et qui sont curieux. C’est hypercool parce que ça veut dire qu’il y a encore du chemin, qu’on peut revenir faire d’autres concerts, surtout que moi j’ai envie de chanter en français parce que c’est dans cette langue que je m’exprime le mieux. »
Heureuse avec son public franco
Dans le même élan, Angèle précise qu’elle ne rejette pas l’anglais, en rappelant qu’elle a grandi en écoutant de la pop américaine. Une carrière internationale ? « Je pense que ça passe par l’anglais si on veut arriver à une échelle qui est très importante », convient-elle.
Elle avoue cependant qu’elle aurait du mal à incarner ses chansons et ses textes, souvent porteurs de messages importants, en anglais. De toute manière « il n’y a pas d’envie de conquérir quoi que ce soit comme territoire. »
« Moi, dit-elle, je suis déjà très heureuse d’avoir un public aussi nombreux en Belgique, en France et au Québec. C’est génial parce que je sais qu’il est fidèle. Tant que je peux garder ce public, qui est là depuis le début, je suis contente. »
Artiste transformée
Chose certaine, au Québec, elle revient en territoires conquis. Un Centre Vidéotron et deux Centre Bell attendent celle que les Québécois ont adoptée dès ses premières visites, à l’époque de l’album Brol.
Ils verront une artiste transformée sur scène, plus en contrôle, mieux équipée pour affronter les grandes foules. Pendant la pandémie, elle a suivi des cours de danse et de chant.

« Au début, j’apprenais sur le tas. Je fonçais la tête baissée, mais il n’y avait pas la danse, pas la technique vocale. Parfois, ça pouvait être maladroit, mais en même temps je n’ai aucun regret. Quand je regarde les images de ces concerts, c’était touchant, sincère. J’étais tellement heureuse d’être là. »
- Angèle au Centre Vidéotron le 27 avril et au Centre Bell les 29 et 30 avril.