Andrée Laforest est entrée comme un train dans la course à la mairie de Saguenay
Dernière candidate dans la course à la mairie de Saguenay, où cinq candidats s’affrontent, l’ex-ministre profite d’une large avance


Karine Gagnon
Dernière candidate à être entrée dans la course à la mairie de Saguenay où cinq candidats s’affrontent, l’ex-ministre Andrée Laforest y est débarquée comme un train à grande vitesse.
À la voir aller sur le terrain, il ne fait aucun doute qu’Andrée Laforest est sur son X dans cette campagne.
Il faut dire que l’ex-ministre, qui a siégé sept ans aux Affaires municipales, est d’un naturel très accessible. Au terminal de croisières de La Baie où elle m’a donné rendez-vous, les citoyens l’appellent déjà «madame la mairesse».
«Les gens m’ont beaucoup demandé, ces dernières années, pourquoi je ne venais pas travailler juste pour ma ville», raconte-t-elle, soucieuse de mettre fin aux divisions et aux chicanes.
Lors de l’annonce de sa candidature, la contribution de l’ex-ministre a été saluée par les élus municipaux. Clairement, les citoyens ne lui tiennent pas non plus rigueur pour le bilan très critiqué du gouvernement caquiste.
À preuve, un récent sondage Segma-Radio-Canada-Le Quotidien la place loin en tête. Mme Laforest récolte 47% des intentions de vote, contre 20% pour Luc Boivin, avec seulement 16% d’indécis.
Sa priorité: assainir les finances publiques dans une ville où la dette a explosé, passant de 450 M$ à 710 M$ en quatre ans seulement. Voilà qui fait de Saguenay l’une des villes les plus endettées du Québec.
La candidate regrette aussi que Saguenay ait glissé du 6e au 9e rang des plus grandes villes du Québec.
Forte de son expérience, et estimant qu’il y a eu beaucoup d’occasions manquées, Mme Laforest promet d’aller chercher le maximum disponible dans les programmes.
Amie de Pierre Lavoie, elle a l’intention d’investir abondamment dans les infrastructures sportives.
Elle veut aussi dynamiser les centres-villes qui en ont bien besoin, en faisant une plus grande place aux familles.
Cent premiers jours

De son côté, l’homme d’affaires Luc Boivin m’a accueillie dans la maison familiale, sur une terre où il est le septième représentant de sa célèbre famille qui a fondé la fromagerie du même nom.
M. Boivin compte sur sa longue préparation, net avantage à ses yeux. Il arrive avec un programme des 100 premiers jours, et mise sur son expérience en politique municipale. Il a siégé huit ans comme conseiller municipal, ayant été le bras droit du maire Jean Tremblay qui, pas de chance, a accordé son appui à Mme Laforest.
Le principal objectif de Luc Boivin: ramener la fierté à Saguenay et en faire la troisième plus grande ville au Québec. Rien de moins.
«Je considère qu’on est la métropole nordique de l’Est du Canada, et avec le projet de corridor énergétique, on va être la finalité de ça», expose-t-il. Il regrette que le projet GNL ait été mal communiqué.
L’état des centres-villes des anciennes villes l’inquiète aussi. «Il faut trouver une signature propre à chacun de ces endroits-là», plaide-t-il.
Pour sa part, c’est l’absence de croissance de la richesse foncière, plus que la hausse de la dette, qui l’inquiète. «Les entrepreneurs me disent à quel point c’est rendu difficile d’investir chez nous. Ce n’est pas normal», déplore-t-il.
Passage difficile

Pour la mairesse sortante, Julie Dufour, il n’est pas question de quitter, malgré un mandat qui s’est déroulé dans un climat des plus difficile.
Mme Dufour a été reconnue coupable, en août, de l’un des trois chefs d’accusation de manœuvre électorale frauduleuse portés par le Directeur général des élections. Elle fait appel de cette décision, qui a mené 13 des 15 conseillers municipaux de Saguenay à réclamer son départ.
Les résultats d’un sondage publié après notre rencontre lui attribuent à peine 5% des intentions de vote, alors que deux électeurs sur trois se disent insatisfaits de son travail.
«Ce serait beaucoup plus facile de ne pas me représenter», glisse-t-elle au terme d’un entretien très émotif, en marge d’une annonce dans le secteur Chicoutimi.
«La politique, c’est pire qu’une jungle [...], mais je me dis que je vais avoir vraiment tout fait pour ma population», dit-elle, estimant avoir été victime d’une «job de bras» au conseil.
Mme Dufour considère malgré tout avoir livré la marchandise depuis quatre ans, imputant la hausse de la dette à la vétusté des infrastructures et au contexte économique.
Prendre soin de la ville

La candidate Christine Basque, cheffe du parti Équipe du renouveau démocratique (ERD), souhaite pour sa part prendre soin de sa ville dont la santé chancelle. «Se refaire une santé, c’est au niveau économique, financier et de l’environnement. C’est très positif comme message», fait valoir celle qui se retrouve, dans le sondage, nez à nez avec Julie Dufour dans les intentions de vote.
Dès août 2024, cette ex-directrice de Saguenay en neige a annoncé son intention de se lancer. Elle a ensuite rencontré les acteurs du milieu afin de bâtir un programme.
Contrairement à Mireille Jean, qui a abandonné la course dans la foulée du dévoilement des inventions de vote, Mme Basque a l’intention d’aller jusqu’au bout.
Quant à Jacques Pelletier, ingénieur et gestionnaire de formation, il fait la promotion d’une défusion. Il récolte 0,3% des intentions de vote.
Les cinq candidats en lice à la mairie de Saguenay
- Julie Dufour, mairesse sortante
- Andrée Laforest, ex-ministre
- Luc Boivin, homme d’affaires
- Christine Basque, ex-directrice de Saguenay en neige
- Jacques Pelletier, ingénieur et ex-gestionnaire