Nouvelle acquisition des Capitales: ancien choix de premier tour et mannequin à ses heures
La nouvelle acquisition de Québec, le puissant lanceur Pete Tago, est une « bibitte différente »


Jessica Lapinski
Patrick Scalabrini nous prévient rapidement : sa plus récente acquisition, Pete Tago, un choix de premier tour des Rockies du Colorado, est une « bibitte différente » de ce à quoi les partisans des Capitales de Québec sont habitués.
Le lanceur droitier au gabarit imposant — 6 pi 3 po et 204 lb — est puissant. Il possède une grande expérience à tous les niveaux, sauf dans le baseball majeur, un rêve qu’il chérit encore. Pour dire « qu’il l’a fait », raconte le principal intéressé en entrevue au Journal.
Tago a aussi la réputation d’être « un coéquipier aimé de tous », ajoute Scalabrini. Et il est... mannequin à ses heures. Il a participé à quelques sessions de photos de mode par le passé et il « ne dirait pas non si l’occasion se présentait à Québec ».

Une « bibitte différente », donc. À 30 ans, Tago, sélectionné en 2010, a multiplié les équipes — et les ligues — depuis ses débuts chez les pros.
17 villes en 13 ans
En plus d’une décennie, Tago a joué dans 17 villes. Dans le baseball affilié, il a atteint le niveau AAA la saison dernière, avec le club-école des Giants de San Francisco, avant de partir pour le Mexique, où il a porté les couleurs des Algodoneros de Union Laguna.
Tago a aussi pris part aux camps d’entraînements de différentes équipes des grandes ligues dans les dernières années : les Giants, bien sûr, mais également les White Sox, les Mariners, les Mets...
Si l’artilleur a fait ses valises aussi souvent, 13 ans après avoir été appelé au premier tour de l’encan du baseball majeur, c’est qu’il aime profondément la compétition, confirme-t-il.
« Je veux pratiquer ce sport au meilleur niveau, affronter des joueurs qui se donnent. C’est pourquoi je joue, souligne Tago. Et certains des meilleurs ne se retrouvent pas à la télévision. Ils sont un peu partout à travers le monde. »
Québec, c’était son idée
Mais le droitier souhaite aussi découvrir de nouvelles cultures, un relent des nombreux voyages qu’il a faits avec sa famille dans sa jeunesse.
« Normalement, ça n’arrive pas, mais là, c’est lui qui m’a approché plus agressivement après avoir entendu parler de la ville, de l’organisation, de l’expérience ici, explique Scalabrini. C’est lui qui voulait vivre ça. »
Pourtant, le Californien d’origine « aurait pu jouer n’importe où, comme son C.V. l’indique », ajoute l’entraîneur-chef.
Parmi ses qualités, Scalabrini vante « son excellent bras ». « Il lance très fort. L’an dernier, au camp des ligues majeures, il a atteint les 97 mph, si ma mémoire est bonne. »
« À 30 ans, un choix de première ronde comme ça, ça veut dire que c’est un gars qui sait lancer. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il ne donne aucun point dans l’année, mais il va trouver des façons pour nous garder dans les matchs. Il va être un des meilleurs lanceurs de la ligue. »
Souriant et charismatique

Scalabrini souligne aussi ce que le lanceur apportera dans le vestiaire.
« C’est un gars qui m’a été vendu comme étant toujours de bonne humeur, avec un grand sourire, qui est charismatique. Un peu à la T. J. White. », pointe-t-il.
Semble-t-il que les vendeurs ont été honnêtes, puisque Scalabrini dit avoir constaté ces mêmes qualités le mois dernier, lorsqu’il est allé rencontrer Tago en Arizona, là où il est désormais installé, avant que l’accord avec les Capitales ne soit conclu.
« Il est exactement comme on me l’avait décrit, souligne l’instructeur. C’est un gars aussi intéressant qu’intéressé, très sympathique. Les premiers contacts ont été fascinants. »
« Que de bonnes choses »

Parmi ces vendeurs se trouve notamment Rob Carson, qui était l’instructeur des lanceurs à Québec l’été passé. Tago et Carson ont été co-chambreurs il y a quatre ans à York, dans la Ligue Atlantique, et ce dernier a eu « un grand impact sur sa carrière ».
Tago a également joué aux côtés du lanceur David Richardson au Mexique et du receveur Jeffry Parra dans les mineures. Il en savait donc déjà un peu sur Québec, dont il n’a « entendu que de bonnes choses ».
« Les joueurs vont y jouer et ne reviennent pas aux États-Unis, renchérit le lanceur. Je suis fébrile d’en apprendre plus sur la culture, la ville. Pat m’a dit : “tu vas voir, tu vas voir !” »
Il vient pour gagner
Et le fait que les Capitales ont remporté le titre de la Ligue Frontier l’an passé n’est pas étranger à la venue de Tago à Québec.
Car Scalabrini ne s’est pas seulement fait parler de son bras et de son charisme. « C’est un très bon lanceur, mais ce qui le différencie des autres, c’est que c’est un gagnant. Il veut gagner des championnats. »
« C’est une autre raison pour laquelle je pratique ce sport. Pour gagner, confirme Tago. Je veux pouvoir célébrer la victoire avec mes coéquipiers. Je comprends que c’est aussi le but de l’état-major, et j’ai bien compris le mandat. »
L’état-major, le vétéran devrait d’ailleurs le rencontrer plus tôt que tard.
La date n’est pas encore définie, mais le vétéran souhaite arriver à Québec avant le camp d’entraînement, afin de faire connaissance avec ses prochains coéquipiers, les entraîneurs, mais aussi, tout le personnel qui travaille chez les Capitales.
« Je suis vraiment excité, affirme-t-il à nouveau. J’ai hâte de découvrir Québec. On m’en a beaucoup parlé, mais j’ai aussi encore beaucoup à apprendre. »