Analyse: l’offre financière tout simplement monstrueuse faite à Gavin McKenna confirme que la LCH ne peut pas rivaliser avec la NCAA


Kevin Dubé
On le savait, et la nouvelle du départ de Gavin McKenna l’a confirmé: la Ligue canadienne de hockey ne pourra tout simplement plus se battre à armes égales avec la NCAA. Selon l’un des informateurs les plus crédibles du circuit universitaire américain, McKenna s’est fait offrir 700 000$ américains pour quitter la LCH.
Selon Mike McMahon, qui gère le site College Hockey Insider, c’est ce montant qui aurait été offert à McKenna par les Nittany Lions de Penn State, qui ont remporté le derby pour l’obtention du jeune prodige natif du Yukon.
On parle ici d’un montant qui équivaut à près de 960 000$ en devise canadienne.
Toujours selon McMahon, les plus proches poursuivants dans la course, l’Université d’État du Michigan, avaient déposé une offre estimée entre 200 000$ et 300 000$ (entre 273 000$ et 410 000$ CA).
Pas la norme, mais...
Notons ici que le genre d’offres qui ont été faites à McKenna n’est pas la norme. On parle quand même ici d’un joyau du hockey canadien, d’un joueur considéré comme exceptionnel et comparé à Connor McDavid au même âge.
Un agent québécois nous mentionnait récemment que les offres pour les bons joueurs, mais qui n’ont pas le statut de McKenna, ressemblent davantage à «une année de salaire pour un travailleur moyen au Québec».
Pensez à quelque chose qui oscille autour de 50 000$.
Pour les super vedettes, toutefois, on atteint les six chiffres. Selon ce qu’on nous mentionne, l’attaquant Cayden Lindstrom aurait reçu une offre dans ces eaux pour se joindre à l’Université d’État du Michigan. Le premier choix des Flyers de Philadelphie au dernier repêchage, Porter Martone, pourrait lui aussi toucher ce genre de montant s’il décidait de quitter la LCH, nous dit-on.
Comment rivaliser?
On en revient donc au point de départ: la LCH ne pourra pas rivaliser avec les programmes de la NCAA, à tout le moins sur le plan financier.
C’est pourquoi la ligue a mentionné à ses équipes qu’il était impératif d’offrir le meilleur produit possible et de s’assurer que les installations étaient à la fine pointe de la technologie. L’idée d’offrir des contrats en commandite aux joueurs a été lancée par le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, mais il semble que ce ne soit pas l’avenue privilégiée pour l’instant. Le président de la LCH, Dan MacKenzie, nous l’a clairement indiqué lors d’une entrevue en marge du tournoi de la Coupe Memorial, en mai dernier: le circuit ne se lancera pas dans une guerre d’enchères avec la NCAA. «Ce n’est pas ce que nous sommes. Tout ce qu’on peut faire, c’est s’assurer que notre ligue est le meilleur endroit possible pour le développement du joueur», avait-il assuré.
Parce qu’il reste que la LCH a prouvé qu’elle peut produire des espoirs de la LNH. Lors du dernier repêchage à Los Angeles, 21 des 32 joueurs repêchés en première ronde étaient issus de l’une ou l’autre des trois ligues canadiennes.
Mais le paysage a changé, et la LCH ne peut plus simplement s’asseoir sur ces données pour promouvoir son produit, parce qu’elles vont inévitablement changer.
Reste à voir à quel point.