Amy Schumer: tout pour faire tomber les tabous
Amy Schumer débarque au festival Just for Laughs cette semaine

Bruno Lapointe
Elle a défié les diktats, fait tomber les barrières et porté les humoristes féminines vers de nouveaux sommets, jadis inespérés. Mais Amy Schumer n’a pas l’intention de s’en contenter. « Il faut toujours continuer à se battre contre l’hypocrisie et la misogynie à laquelle on fait toutes face », avance la comique.
Avec son franc-parler, ses gags parfois crus et son attitude décomplexée, Amy Schumer est rapidement devenue le visage de sa génération de comiques féminines. Des tabous, elle en fait tomber depuis plus de 15 ans avec son humour incisif et frontal qu’elle décline autant sur scène qu’à l’écran avec, entre autres, la série Inside Amy Schumer et le film à succès Trainwreck.
Bref, elle n’a pas froid aux yeux. Et elle refuse de baisser les bras, fonçant tête première dans les barrières qu’on tente d’ériger sur sa route ou sur celle de ses collègues féminines.
« C’est certain que si je parle avec Gloria Steinem, elle me dira qu’on a fait d’immenses progrès. Mais moi, ça ne me suffit pas. Il ne faut pas se contenter, il faut travailler continuellement pour briser, encore et encore, les plafonds de verre », élabore Amy Schumer, en entretien téléphonique.
Un titre « hilarant »
La situation des femmes en humour, elle l’atteste, a connu d’importantes avancées depuis les débuts de ses idoles Joan Rivers ou encore Whoopi Goldberg. Un exemple ? Le titre de sa nouvelle tournée, Whore (ou « Putain », en français). Il y a quelques années, l’utilisation de ce mot aurait indéniablement choqué les masses.
« Le plus drôle dans tout ça, c’est que ce n’est pas un mot qui définit le spectacle. Je trouvais ça simplement accrocheur et hilarant d’appeler ma tournée ainsi », laisse tomber Amy Schumer en riant.
Alors, à quoi s’attendre de cette tournée ? Difficile à dire, l’humoriste n’ayant pas encore donné son coup d’envoi lors de son entretien avec Le Journal. Elle promet toutefois du matériel « très personnel », mais tout aussi croustillant que ce à quoi elle nous a habitués par le passé.
« Je veux parler d’où j’en suis aujourd’hui sans gêne et sans éviter des sujets comme les aléas du mariage et de la maternité. Mais bon, je vais évidemment aussi dire beaucoup de conneries », rigole-t-elle.
Maman sur la route
Une chose est toutefois certaine : la vie de tournée sera désormais bien différente pour Amy Schumer. L’humoriste est en effet devenue maman pour la première fois avec la naissance de son fils, Gene David Fisher, au printemps 2019. Le bambin ne s’est d’ailleurs pas gêné pour interrompre bruyamment cet entretien téléphonique.
« Je suis vraiment désolée ; mon fils n’est pas tellement intéressé par ma carrière et mes obligations ; à ses yeux, je suis sa mère et rien d’autre. Alors, disons que la vie de tournée risque d’être un peu étrange », avance l’humoriste.
♦ La tournée Whore de Amy Schumer s’arrête à la Place des Arts de Montréal samedi soir pour deux représentations. Elle recevra la veille de prix de l’humoriste de l’année décerné par le festival Just for Laughs.