La controversée Amira Elghawaby mise à l’amende pour avoir violé la Loi sur les conflits d’intérêts
Le gouvernement du Québec a déjà demandé deux fois sa démission


Anne Caroline Desplanques
La controversée représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie, Amira Elghawaby, a été sanctionnée pour avoir violé la Loi sur les conflits d’intérêts.
Elle a omis de divulguer au parlement «un changement important en ce qui a trait à ses biens dans les 30 jours prévus». Cela lui a valu une amende de 200$ de la part du Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, à la fin mai.
Questionnée par notre Bureau d’enquête, Mme Elghawaby a refusé de divulguer le «changement important» ayant trait à ses biens qu’elle avait caché.
«Lorsque la représentante spéciale (RS) a été informée de cette infraction, la première du genre, la situation a été rapidement corrigée. La RS se conforme pleinement à la Loi sur les conflits d'intérêts», a répondu son bureau, sans plus de détails.
Le commissariat est quant à lui soumis à «des exigences strictes en matière de confidentialité qui [l’empêchent] de divulguer publiquement plus d’informations».
Les amendes pour ce type d’infraction vont de 200 à 1000$. Mme Elghawaby écope donc d’une pénalité modeste. Elle s’ajoute toutefois à d’autres critiques à son égard.
Plus de musulmans dans les universités
En septembre dernier, le gouvernement du Québec a réclamé pour la seconde fois sa démission après qu’elle a adressé une lettre aux universités pour les inviter à embaucher davantage de professeurs «musulmans, palestiniens et arabes».
La missive, qui avait été obtenue par Le Journal, avait vivement fait réagir la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry.
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«Amira Elghawaby doit se mêler de ses affaires», avait-elle lancé dans une publication relayée à la fois sur X et Facebook.
«Le simple fait de suggérer l'embauche de professeurs sur la base de la religion va à l'encontre des principes de laïcité, mais aussi des critères liés à l'excellence dans nos établissements», ajoutait-elle.
Québécois «anti-musulmans»
L’année précédente, en février 2023, tandis qu’elle venait à peine d’être nommée, Mme Elghawaby avait été forcée de s’excuser auprès des Québécois. Là encore, c’est une lettre qu’elle avait signée dans le Ottawa Citizen en 2019 qui avait mis le feu aux poudres.
Dans cette lettre critique de la Loi sur la laïcité de l’État, elle écrivait que «malheureusement, la majorité des Québécois semblent influencés, non pas par l'État de droit, mais par un sentiment antimusulman».
«Comme Québécois, je suis profondément blessé par ces propos, je suis profondément insulté par ces propos et je m’attends à ce qu’elle les retire aujourd’hui», avait réagi Pablo Rodriguez, alors ministre fédéral du Patrimoine.
Lors de sa nomination, en janvier 2023, le Cabinet de Justin Trudeau avait présenté Mme Elghawaby comme une «experte des questions d’équité et d’inclusion et militante des droits de la personne».
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