Amira Elghawaby aurait déformé une étude pour appuyer son opposition à la loi 21
Florence Lamoureux
La tempête suscitée par la nomination d’Amira Elghawaby est loin de se calmer. L’Association d’études canadiennes, qui a commandé le sondage sur l'islamophobie au Québec, confirme que ses données ont été mal utilisées par cette dernière.
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«Elle aurait dû être plus nuancée», affirme le président de l’Association d’études canadiennes (AEC), Jack Jedwab.
Au micro de Richard Martineau via QUB radio mardi matin, M. Jedwab dit que madame Elghawaby n’a utilisé qu'une portion du sondage pour «supporter son opposition et sa critique envers la Loi 21».
En réalité, elle ne fait mention que d'un élément de l’étude, soit le 80% des gens qui sont pour la Loi 21 au Québec. Selon monsieur Jedwab, il n’est donc pas étonnant de retrouver une majorité de personnes antimusulmanes dans cette catégorie.
Or, Jack Jedwab rappelle «que la proportion de personnes qui ont une vue négative de l'islam n’est pas différente au Québec qu'ailleurs au Canada».
«À l’extérieur du Québec, on voit aussi le même phénomène», conclut-il.
M. Jedwab soutient aussi «qu’il n’y a rien dans le sondage» qui lui permet de dire que «malheureusement, la majorité des Québécois semblent influencés non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment antimusulman», comme elle l'écrivait dans une chronique en 2019.