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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Améliorez l’environnement en jardinant

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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2022-04-22T16:00:00Z
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Qui a dit que le jardinage était une activité mineure, sans grande importance ? Bien au contraire, l’horticulture et l’agriculture urbaine peuvent faire une différence pour améliorer l’état de notre planète, particulièrement si on les pratique de façon écoresponsable ! Voici donc dix conseils qui vous aideront à jardiner en tout respect de la nature.

1. Plantez un arbre 

Planter un arbre représente l’une des plus belles activités à faire en famille.
Planter un arbre représente l’une des plus belles activités à faire en famille. Photo courtoisie, Albert Mondor

Dans ce monde qui vacille, planter un arbre est un geste fort. Il s’agit certainement de l’une des plus belles activités à faire en famille afin d’inculquer à vos enfants l’amour et le respect de la nature.

Assurez-vous de sélectionner une essence d’arbre dont le développement est bien adapté à l’espace disponible dans votre jardin. Effectuez la plantation de façon rigoureuse – en utilisant du compost et un champignon mycorhizien – afin d’assurer la meilleure reprise possible à l’arbre que vous mettrez en terre.

2. Faites de l’agriculture urbaine 

La pratique de l’agriculture urbaine permet de produire une nourriture saine et locale, et de contrer le gaspillage alimentaire.
La pratique de l’agriculture urbaine permet de produire une nourriture saine et locale, et de contrer le gaspillage alimentaire. Photo courtoisie, Albert Mondor

La pratique de l’agriculture urbaine permet de produire une nourriture saine et locale, et de contrer le gaspillage alimentaire. Si vous aussi vous souhaitez vous y mettre, sachez qu’il est relativement facile de cultiver des plantes comestibles en milieu urbain, en bacs ou en pots.

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Avec l’étalement urbain incessant, les aliments nécessaires pour nourrir les habitants des villes doivent être produits de plus en plus loin, à des centaines ou même des milliers de kilomètres de distance des cités. Cette nourriture doit ensuite être transportée jusque dans les villes par avion, par train ou par camion, générant ainsi d’importantes quantités de polluants et de gaz à effet de serre.

Le transport oblige les agriculteurs à cultiver des variétés de fruits et de légumes fermes, contenant peu de jus et dont la pelure est très épaisse, capables de supporter les nombreuses manipulations, les chocs et les écarts de température. De plus, comme il peut se passer plusieurs jours, voire quelques semaines, avant que ces fruits et ces légumes se rendent dans nos assiettes, il est souvent nécessaire de les cueillir avant leur pleine maturité.

Toute cette nourriture que nous consommons après qu’elle ait parcouru des milliers de kilomètres est malheureusement trop souvent de mauvaise qualité gustative et nutritionnelle. Mais cela, c’est lorsqu’elle peut arriver jusqu’à notre table... La FAO estime que 45 % de tous les fruits et légumes produits sur cette planète sont perdus ou jetés avant d’avoir pu être mangés, et ce en partie à cause du gaspillage lié au transport et à la manutention des aliments.

L’agriculture urbaine est bien plus qu’une mode, elle représente un changement profond de vision de l’alimentation. Pour de nombreuses personnes, il s’agit carrément d’un mode de vie, d’une façon de remettre la nutrition et la santé au centre de leurs préoccupations. C’est aussi un excellent moyen de reprendre contact avec le vivant et la nature, contact qui s’est sans cesse amenuisé durant les dernières décennies surtout vouées au développement des villes et à la consommation.

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3. Acceptez l’imperfection dans votre jardin 

L’utilisation d’agrotextiles permet d’éviter que vos récoltes soient ravagées par certains insectes et mammifères.
L’utilisation d’agrotextiles permet d’éviter que vos récoltes soient ravagées par certains insectes et mammifères. Photo courtoisie, Albert Mondor

Des études scientifiques ont démontré que certains pesticides sont responsables de maladies chez les humains et les animaux tels que les abeilles. Comme de nombreuses personnes soucieuses de leur santé, vous souhaitez vous aussi cesser d’utiliser des pesticides dans votre jardin ? Heureusement, certaines techniques permettent d’éviter les attaques des maladies et des insectes sans compromettre votre santé et celle de votre famille.

La diversification des plates-bandes et du potager est certainement l’un des meilleurs moyens d’éviter les problèmes. Plutôt que de planter les végétaux en massifs ou en rangées, optez pour une méthode de plantation naturelle misant sur une grande diversité végétale. Par exemple, des choux disposés à travers des plantes très odorantes comme des tagètes seront moins facilement repérés par la fameuse piéride du chou.

D’autre part, vous pouvez aussi utiliser les agrotextiles pour éviter que vos récoltes soient ravagées par certains insectes et mammifères. Un agrotextile est en fait une toile qui a l’aspect d’un voile de couleur blanche. On l’utilise principalement pour protéger les cultures des insectes, des oiseaux et des écureuils sans toutefois diminuer la capacité photosynthétique des plantes.

Si des insectes ravageurs apparaissent tout de même dans votre jardin, soyez tolérant et, lorsque l’invasion est particulièrement sévère, récoltez-les à la main ou délogez-les à l’aide d’un jet d’eau puissant.

En terminant, il est souhaitable de changer notre attitude face à l’aspect de nos jardins et d’accepter qu’ils ne soient pas parfaits. En fait, l’imperfection peut avoir de grandes vertus.

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4. Fabriquez du compost 

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Chaque québécois produit annuellement 724 kilos de déchets, ce qui représente 125 sacs d’ordures ! Étonnement, 44 % du contenu de nos poubelles est constitué de déchets organiques qui peuvent en grande partie être compostés, évitant ainsi qu’ils prennent le chemin du dépotoir.

Qu’on le fasse soi-même ou par le biais d’un programme municipal, le compostage permet de se débarrasser d’une foule de déchets organiques tels que les résidus de cuisine et de jardin, les rognures de gazon ainsi que les feuilles mortes, tout en produisant à peu de frais un terreau aux propriétés exceptionnelles.

5. Remplacez la terre noire par du compost 

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Évitez d’utiliser de la terre noire dans votre jardin ou votre potager puisqu’il s’agit généralement d’un produit de piètre qualité. Optez plutôt pour le compost qui est un matériau beaucoup plus bénéfique ! En plus de constituer un amendement et un fertilisant de première qualité, les éléments nutritifs contenus dans le compost se lessivent en général moins facilement que ceux fournis par la plupart des engrais. De plus, la fabrication du compost permet de recycler une foule de déchets organiques qui iraient autrement encombrer les sites d’enfouissement.

Véritable or noir, le compost est un produit exceptionnel qui a des effets très bénéfiques sur le sol et les végétaux. En plus de fournir une quantité appréciable d’éléments nutritifs essentiels aux plantes et de favoriser la vie microbienne, le compost améliore la structure des sols en augmentant leur capacité de rétention en air, en eau et en éléments nutritifs. De plus, il stimule la vie microbienne du sol, favorisant ainsi un meilleur approvisionnement en eau et en éléments nutritifs des plantes.

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6. Arrosez au moment opportun 

Il est important d’arroser nos pelouses et nos plantes ornementales au moment opportun.
Il est important d’arroser nos pelouses et nos plantes ornementales au moment opportun. Photo courtoisie, Albert Mondor

Chaque Québécois consomme près de 400 litres d’eau en une seule journée, soit plus de 140 000 litres par année ! De façon générale, nous avons tendance à trop arroser nos pelouses et nos plantes ornementales. Le meilleur moment pour effectuer un arrosage au jardin est assurément tôt le matin. En arrosant lorsque le soleil est au zénith, près de la moitié de l’eau s’évapore dans les minutes qui suivent. De plus, il est préférable d’arroser une seule fois par semaine – ou deux dans un potager – plutôt que de le faire tous les jours. Dans tous les cas, assurez-vous de respecter les règlements de votre municipalité concernant les périodes d’arrosage.

7. Entretenez votre gazon sans polluer 

Il est tout à fait possible d’entretenir son gazon sans utiliser une tondeuse fonctionnant à essence, particulièrement bruyante et polluante.
Il est tout à fait possible d’entretenir son gazon sans utiliser une tondeuse fonctionnant à essence, particulièrement bruyante et polluante. Photo courtoisie, blogue.allstate.ca

Comme la plupart des petits outils à essence, les souffleurs à feuilles et les tondeuses ont la réputation d’être particulièrement bruyants et polluants. Les moteurs qui actionnent ces machines émettent des quantités plus élevées de monoxyde de carbone, de composés organiques volatils (COV) et d’oxydes d’azote que les automobiles.

En effet, le California Air Resources Board a évalué récemment que l’utilisation pendant une durée d’une heure de certains modèles de souffleurs à feuilles produit autant de pollution qu’une Toyota Camry 2017 parcourant une distance de près de 1800 kilomètres !

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En Amérique du Nord, ce sont plus de 3 milliards de litres d’essence qui sont brûlés chaque été par les utilisateurs de tondeuses, débroussailleuses, souffleurs à feuilles et autres équipements d’entretien de pelouse. Un autre grave problème environnemental est causé par les déversements d’essence. Aux États-Unis, des chercheurs ont estimé que plus de 64 millions de litres d’essence sont déversés chaque année sur le sol au moment de remplir les appareils d’entretien de pelouse.

Outre les tondeuses manuelles dont les lames sont actionnées par le mouvement des roues, on retrouve sur le marché des tondeuses et des souffleurs électriques qui n’émettent aucun gaz polluant et qui produisent peu de bruit.

8. Cessez d’employer des engrais chimiques solubles 

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Les engrais de synthèse solubles, tels les fameux 20-20-20 et 15-30-15, sont particulièrement polluants et néfastes pour la santé des animaux et des êtres humains. Une fois dans le sol, une grande partie des éléments nutritifs libérés par ces fertilisants – jusqu’à 75 % de tout l’azote et le phosphore selon certaines études scientifiques – n’est pas assimilée par les plantes et n’est pas retenue par le sol. Ces éléments nutritifs sont rapidement lessivés par l’eau des pluies et des arrosages vers les couches profondes du sol et, éventuellement, ils sont perdus dans la nappe phréatique et les cours d’eau.

Très riches en nitrates et en phosphates, ces engrais chimiques constituent une grande source de pollution de l’eau, favorisant notamment la prolifération des algues bleues. Ingérés par le biais de l’eau potable, les nitrates sont également à la source de problèmes de santé chez les humains, tels certains types de cancers.

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Vous pouvez tout simplement remplacer ces engrais par des algues liquides, un fertilisant naturel sans danger pour votre santé et celle de l’environnement. Vaporisez les algues liquides mélangées à de l’eau sur le feuillage de toutes vos plantes à fleurs, à raison de 5 ml par litre d’eau, une fois tous les dix ou quinze jours, tôt le matin ou par temps couvert.

9. Récupérez les pots 

Photo Adobe Stock
Photo Adobe Stock

Lorsque vous achetez des plantes présentées dans des contenants de plastique, ne jetez pas ces derniers aux ordures après usage. Si vous ne leur trouvez pas d’utilité dans votre jardin, vous pouvez simplement les nettoyer et en disposer en les plaçant dans le bac de recyclage. Cependant, le meilleur moyen de vous débarrasser écologiquement de ces pots est de les rapporter à la pépinière lors de votre prochaine visite. De nombreux pépiniéristes réutilisent les contenants de plastique dans lesquels sont produits les végétaux et se feront un plaisir de reprendre les pots que vous leur rapporterez. D’autre part, la fabrication du plastique exige de grandes quantités de pétrole et d’énergie. De plus, ces matières ne sont pas biodégradables à court terme. Pour toutes ces raisons, privilégiez plutôt les plantes présentées dans des contenants de bois ou de carton.

10. Achetez des végétaux produits localement 

Il est préférable d’acheter des végétaux qui ont été produits au Québec pour éviter entre autres les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport et la manutention.
Il est préférable d’acheter des végétaux qui ont été produits au Québec pour éviter entre autres les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport et la manutention. Photo courtoisie, www.plantezcheznous.com

Dans la mesure du possible, achetez des végétaux qui ont été produits au Québec, idéalement près de l’endroit où vous demeurez. Ces plantes sont habituellement mieux adaptées aux conditions climatiques qui sévissent sous notre climat. D’autre part, le transport et la manutention des plantes et autres denrées horticoles produites dans le reste du Canada, aux États-Unis ou ailleurs dans le monde constituent une énorme source d’émission de gaz à effet de serre.

Imaginez un instant la quantité de pétrole – dont la combustion produit des gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète – qui a été nécessaire pour qu’un arbuste, produit aux États-Unis, présenté dans un pot fabriqué en Asie et fertilisé avec des engrais provenant d’Europe, se retrouve dans un centre de jardinage du Québec...

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