Amazon a gaspillé des millions à Laval pour un entrepôt ouvert deux jours
Julien McEvoy
Le géant américain Amazon a vidé ses poches pour rien en avril 2024 quand il a aménagé un immense centre de distribution à Laval, fermé après à peine quelques heures d’opération.
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Comme l’a révélé le journaliste David Savoie de Radio-Canada, cette fermeture précipitée est survenue moins de 72 heures après la certification d’un syndicat dans un autre établissement Amazon à proximité.
«Ça reste renversant [de voir] à quel point ils sont prêts à gaspiller des millions de dollars, juste pour empêcher des travailleurs de se négocier des salaires en haut de 25 dollars de l’heure», s’est indigné à Radio-Canada Félix Trudeau, président du syndicat formé à Amazon à Laval.
Un gâchis monumental
L’entrepôt DYT4, d’une superficie colossale de 600 000 pieds carrés, aurait nécessité des investissements de 10 à 20 millions $, selon l’expert Marc Wuulfraat qui estime que ce centre aurait pu employer plus de 230 personnes.
«Se retirer d’un tel investissement représente une perte probablement plus importante que s’ils avaient simplement augmenté les salaires», observe l’expert en logistique.
Disparition éclair
Bechir Yacouba, un des rares employés ayant mis les pieds dans ces installations flambant neuves, témoigne: «C’est la différence entre le ciel et la Terre» comparativement aux autres entrepôts de l’entreprise.
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Le géant du commerce en ligne se défend en affirmant fermer «occasionnellement des installations qui ne sont pas à la hauteur», une explication qui peine à convaincre la partie adverse, puisque l’entreprise vantait elle-même les mérites de ce centre quelques jours auparavant.
Cette fermeture s’ajoute au départ d’Amazon du Québec en janvier dernier, causant la perte de 4500 emplois. Une affaire qui se retrouvera devant les tribunaux aujourd’hui même, alors que les procédures judiciaires lancées par la CSN contre Amazon s’amorcent devant un juge du Tribunal administratif du travail (TAT).