Alma: une mère indigne a été la proxénète de sa propre fille atteinte d’une déficience intellectuelle
L’accusée a empoché pendant des mois l’argent qui était remis à sa fille pour des relations sexuelles


Laurent Lavoie
Une femme du Saguenay–Lac-Saint-Jean a été la proxénète de sa propre fille de 19 ans qui souffre d’une déficience intellectuelle en la livrant en pâture à un homme pour des relations sexuelles.
L’accusée de 43 ans, qu’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de la victime, a avoué mercredi, au palais de justice d’Alma, avoir empoché de l’argent provenant de services sexuels d’avril 2024 à janvier 2025.
Selon les faits relatés en cour, sa fille avait fait la rencontre d’un citoyen de 67 ans en vendant des «guenilles» en faisant du porte-à-porte. Ils se sont ensuite vus à plusieurs reprises.
La victime, décrite comme «vulnérable et naïve» en raison de sa déficience intellectuelle «modérée», vivait alors encore avec sa mère.
«Au départ, l’accusée ne cautionne pas du tout cette relation vu la grande différence d’âge, mais elle accepte quand même que sa fille fréquente [l’individu], puisqu’elle considère qu’elle est rendue adulte», a-t-il été admis en cour.
Elle n’est pas intervenue
La jeune femme était particulièrement gâtée. Elle recevait des cadeaux, comme des vêtements et des sous-vêtements. L’homme lui donnait aussi de l’argent «pour lui faire plaisir», croyait la mère indigne.
Celle-ci a, à un certain point, compris qu’il la payait pour avoir des relations sexuelles.
L’accusée n’est toutefois pas intervenue. Quand sa fille revenait à la maison, elle récupérait le butin.
Elle est allée jusqu’à organiser à quelques reprises des rencontres entre le client et sa fille, même quand elle n’était pas consentante.
La résidente d’Alma a par ailleurs directement demandé des sous au sexagénaire pour payer l’essence servant à aller reconduire la victime chez lui.
«L’argent aidait l’accusée à payer la nourriture et les différentes dépenses du ménage, puisqu’elle a peu de moyens financiers», indique un résumé des faits de l’affaire.
Pas de la prostitution
À ses yeux, cela ne constituait pas de la «prostitution» «parce qu’elle croyait que sa fille aimait [l’individu]».
«L’accusée admet qu’elle n’a pas pris de mesures objectivement raisonnables pour s’assurer du consentement de la victime à toute activité sexuelle. Elle a fait preuve d’insouciance», a mentionné son avocate, Me Émilie Genest.
Quand des soupçons ont commencé à émerger, leur entourage aurait alerté les forces de l’ordre.
En février dernier, la police a réalisé une perquisition chez la délinquante et l’a arrêtée. Celle-ci a entre autres avoué demander 700$ par mois à la victime pour la loger.
Celle qui a d’autres enfants reviendra devant le tribunal en janvier pour la suite des procédures judiciaires.
La défense et la Couronne, représentée par Me François Bourgeois, pourraient déposer une suggestion commune pour la sentence.
D’ici là, un rapport présentenciel et neuropsychologique doit être produit.
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