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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Alimentation: voici 3 transformations majeures en cours au Québec qui ont un impact sur votre facture d’épicerie

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-08-06T18:20:46Z
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La pandémie, l’inflation alimentaire et la guerre commerciale avec les États-Unis ont engendré des transformations profondes dans le secteur alimentaire au Québec et au Canada au cours des dernières années. 

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Ces changements sont encore en cours et pourraient être déterminants pour votre facture d’épicerie dans le futur.

Épiceries au rabais 

De plus en plus de familles ont de la difficulté à se nourrir adéquatement en raison de la hausse marquée du prix des aliments depuis quelques années. Dans ce contexte, les épiceries offrant des rabais ont particulièrement la cote.

«Au Québec, on a de plus en plus de bannières au rabais. Il y a plusieurs indépendants aussi qui offrent de très bons prix en même temps parce qu’il y a une demande pour des produits au rabais, des produits dont la date de péremption est tout près aussi», a expliqué le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, en entrevue à LCN, mercredi.

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On assiste également à l’émergence d’un marché de sauvegarde alimentaire en raison du nombre grandissant de Québécois qui sont activement à la recherche d’aubaines, précise l’expert.

Achat local 

Au cours des derniers mois, la guerre de tarifs de Donald Trump a elle aussi chamboulé le secteur alimentaire.

Les Canadiens et les Québécois sont nombreux à avoir utilisé leur pouvoir de consommateur en boycottant les produits américains à l’épicerie.

Cette vague de patriotisme économique a toutefois ses limites, principalement en raison de la capacité de payer des gens, souligne Sylvain Charlebois.

«C’est une option, mais ce n’est pas une option pour tout le monde. Il y a beaucoup de gens qui font un effort. Il y a beaucoup de gens qui regardent les étiquettes. Si l’option locale est abordable, j’ai l’impression qu’on achète québécois, mais dans la réalité des choses, les bannières le savent: on importe d’ailleurs simplement pour offrir aux consommateurs quelques options abordables», explique-t-il.

Autosuffisance alimentaire 

La crise sanitaire du début de la décennie et la guerre commerciale ont aussi poussé plusieurs économies à travers le monde à augmenter leur autonomie.

Le Canada traîne toutefois de la patte en matière d’autosuffisance, note M. Charlebois, à l’exception du Québec, qui a manifestement appuyé sur l’accélérateur au chapitre de l’autonomie alimentaire.

«Le Québec a une stratégie d’autonomie alimentaire; c’est la seule province au Canada à avoir une telle stratégie. Et depuis quelque temps, on a vu plusieurs investissements au Québec pour ce qui est des bébés carottes et de la production de fraises de l’année. Il y a plusieurs exemples quand même, donc on avance à ce niveau-là», indique le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie.

L’abordabilité des aliments du Québec dépend toutefois grandement de ses exportations et c’est ce qui fait mal actuellement en raison de la relation tendue avec les États-Unis. Les tarifs douaniers nuisent aux entreprises d’ici qui souhaitent accéder au marché américain.

«C’est important de reconnaître qu’à neuf millions de personnes, c’est très difficile de garder un panier d’épicerie abordable [...] Alors, si on perd des comptes aux États-Unis, il va falloir aller ailleurs, comme en Europe ou en Asie, mais ça prend plus de temps et ça prend plus d’argent», affirme Sylvain Charlebois.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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