Alexis Joseph jouera dans la LHJMQ, mais jusqu’à quand?
Kevin Dubé
Incertain à savoir s’il voulait poursuivre son parcours dans la LHJMQ ou dans la NCAA en début de saison, l’attaquant Alexis Joseph a vu sa réflexion être facilitée par les changements de réglementation du circuit universitaire américain. Si le meilleur espoir en vue du repêchage de vendredi évoluera dans la LHJMQ à partir de l’an prochain, rien n’assure toutefois qu’il le fera pour l’entièreté de son stage junior.
En début d’année, les représentants de Joseph, Olivier Fortier et Charles-Olivier Roussel, de la firme Wasserman, ont prévenu que le jeune attaquant désirait évaluer ses options.
Au cours de l’année, il s’est entretenu avec de gros programmes et visité des campus universitaires américains.
Mais, maintenant que les règles ont changé, il n’a plus à prendre une décision. C’est pourquoi il jouera dans le circuit Cecchini l’an prochain, fort probablement avec les Sea Dogs de Saint John, puisqu’il serait très surprenant qu’il ne soit pas le tout premier choix de vendredi soir.
«Alexis jouera dans la LHJMQ à court et moyen terme, a assuré Charles-Olivier Roussel. Ç’a toujours été une option très intéressante pour lui. Mais avant les nouvelles règles, il fallait prendre une décision rapidement.»
Roussel ne peut toutefois confirmer que Joseph évoluera dans la LHJMQ jusqu’à l’âge de 19 ans.
«Malheureusement pour la LHJMQ, avec la nouvelle réglementation, les options des joueurs devront être évaluées chaque année. Et c’est le cas de tout le monde, pas juste d’Alexis.»
Un nouveau dilemme
Jusqu’à cette année, la LHJMQ devait composer avec une vague de joueurs menaçant de poursuivre leur parcours au sud de la frontière. La plupart du temps, ces «récalcitrants» tenaient parole et s’exilaient dans le but d’obtenir une bourse dans la NCAA, alors que d’autres changeaient finalement d’avis, souvent après avoir été réclamés plus loin qu’anticipé.
Prenez notamment l’exemple de James Malatesta, un espoir de premier tour qui a glissé jusqu’en septième ronde. Les Remparts de Québec avaient ensuite réussi à le convaincre, et il était devenu un membre important de leur conquête de la coupe Memorial.
Ces dilemmes n’existeront presque plus maintenant. Seul l’attaquant James Scantlebury a confirmé aux équipes de la LHJMQ qu’il n’a pas l’intention d’évoluer dans le circuit la saison prochaine, lui qui a signé une lettre d’entente pour joindre le Steel de Chicago dans la USHL.
Pour le reste, on s’attend à ce que la majorité des joueurs disponibles au repêchage évoluent dans la LHJMQ, à tout le moins pendant quelques saisons, avant de faire le saut dans la NCAA, si tel est leur désir.
Et c’est avec ce dilemme que les équipes de la LHJMQ devront composer à partir de maintenant.
Comment bâtir une équipe?
Les équipes de la LHJMQ devront maintenant revoir leur façon de bâtir une équipe. Avant, c’était simple: repêcher de talentueux joueurs de 16 ans et les développer dans le but qu’ils atteignent leur maturité à 18, 19 ou 20 ans et, à ce moment, tenter d’y aller pour les grands honneurs. Les fameux plans cycliques de quatre ans.
Ça, c’est terminé.
Prenez l’exemple de l’Armada de Blainville-Boisbriand, qui bâtit son équipe depuis plusieurs années dans le but d’être compétitive la saison prochaine. Voilà qu’elle pourrait perdre son pilier en attaque, Justin Carbonneau, aux mains de la NCAA.
Les équipes devront faire preuve de créativité, et les solutions ne sont pas claires présentement.
En ce moment, la LHJMQ retire aux joueurs qui décident de rejoindre la NCAA leurs bourses d’études accumulées. Pourrait-on demander aux joueurs de signer des contrats garantissant qu’ils resteront dans la LHJMQ au moins jusqu’à la fin de l’année de leurs 19 ans? Plusieurs agents estiment que ce genre de contrat ne serait pas valide de toute façon.
Bref, les directeurs généraux de la LHJMQ se rencontreront jeudi, en marge du repêchage tenu à Québec, et il est clair que ce dossier sera au sommet de la liste.