Alexandra Stréliski en visite dans des écoles de Montréal: «Je trouve ça cool de pouvoir inspirer les jeunes»


Raphaël Gendron-Martin
«J’étais un peu gênée d’aller parler à des ados ce matin. Je me suis dit qu’ils allaient tellement s’en foutre d’avoir une pianiste! Mais non, ils sont adorables.» Avec le projet L’Adisq à l’école, Alexandra Stréliski est allée rencontrer des élèves de deux écoles de Montréal pour démocratiser la musique auprès des jeunes.
Le projet, auquel participent déjà une vingtaine d’artistes québécois dont 2Frères, Bleu Jeans Bleu, Les Trois Accords, Roxane Bruneau, Salebarbes et Sara Dufour, propose des trousses musicales numériques pour favoriser la découverte de notre culture. Vingt autres musiciens devraient être annoncés en octobre.
Avec sa trousse, Alexandra Stréliski offre notamment une bande dessinée signée Élise Gravel que les élèves doivent compléter en écoutant de la musique, une version slamée de Plus tôt avec Grand Corps Malade ainsi que des tutoriels et des partitions pour piano, flûte et xylophone.

«Il faut qu’on s’implique»
En pause de tournée, Alexandra Stréliski a voulu prendre le temps de s’impliquer dans certains projets sociaux. «Mettre de la beauté dans le monde, en ce moment, je pense qu’on en a vraiment besoin, mentionne la musicienne de 40 ans. Je pense qu’il faut qu’on s’implique aussi. On vit dans un monde un peu déstabilisant pour les jeunes. Il faut qu’on soit là. Ce sont nous les adultes, maintenant.»
Mardi avant-midi, 25 élèves de l’école secondaire Honoré-Mercier, dans le quartier Ville-Émard, ont pu rencontrer la populaire pianiste. Pendant une vingtaine de minutes, les jeunes de la première à la cinquième secondaire l’ont questionnée sur son parcours et ses intérêts. Elle devait répéter l’expérience, en après-midi, avec des enfants d’une école primaire du quartier Hochelaga-Maisonneuve.


De Chopin à Cyberpunk
On a ainsi appris qu’Alexandra avait commencé la musique à l’âge de six ans en jouant principalement du Chopin et du Bach. Parce qu’elle lit très mal la musique, elle a développé sa mémoire et son oreille.
La pièce de piano la plus compliquée qu’elle a jouée? «Une pièce dodécaphonique de Prokofiev. Ce n’est pas comme du Ed Sheeran!» a-t-elle répondu, sous les rires des jeunes. S’est-elle déjà exercée à un autre instrument? «J’ai déjà joué dans un groupe de percussions dans une batucada brésilienne.»
Et le dernier jeu vidéo qui a occupé cette «gameuse» avouée? Le monde futuriste dystopique de Cyberpunk 2077!
«Je trouve ça toujours le fun d’avoir des questions qui partent d’eux, de voir ce qui les intéresse, indique Alexandra. C’est tellement une période charnière, l’adolescence. Tu es un peu pogné, tu ne sais pas encore qui tu es. Je trouve ça juste cool de peut-être les inspirer un peu, de leur montrer qu’ils peuvent faire toutes sortes de choses dans la vie.»
Cet automne, Alexandra travaillera sur un projet de réalité virtuelle avec une gériatre, «justement sur les bienfaits de la musique».
Sinon, elle sera chez elle à «essayer de créer un album», sans sortie prévue avant 2027. «Je prends le temps de vivre. Comme artiste, il faut qu’on s’inspire de la vraie vie. J’ai la chance de pouvoir le faire.»