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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Alex Ovechkin a-t-il tout pour jouer jusqu’à 50 ans?

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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2022-12-15T00:30:00Z
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La question n’est pas de savoir si ou quand Alex Ovechkin deviendra le plus grand marqueur de l’histoire de la Ligue nationale de hockey.  

• À lire aussi: Un tour du chapeau et 800 buts pour «Ovi»

Pensez-y, il serait plus près encore du record de 894 buts de Wayne Gretzky si sa carrière n’avait pas été ponctuée de deux arrêts de travail déclenchés par les propriétaires. Deux saisons auxquelles s’ajoutent deux autres campagnes tronquées par la COVID-19.

Ce qu’il faut se demander, c’est : jusqu’où ira-t-il ?

Son contrat le liant aux Capitals de Washington étant valide jusqu’en 2026, le plateau des 1000 buts est potentiellement atteignable s’il maintient son rythme d’ici là.

Ovechkin aura alors 41 ans.

Se retirera-t-il de la compétition à ce moment-là ?

Dans une entrevue à l’agence de nouvelles russe TASS, en 2019, il a déclaré vouloir jouer jusqu’à ce qu’il n’en soit plus capable.

Seule une blessure débilitante – ce qu’on ne lui souhaite pas – pourrait l’arrêter.

Ou il pourrait décider d’aller terminer sa carrière avec le Dynamo de Moscou, en KHL, possibilité qu’il a déjà évoquée.

Ne pariez pas contre lui !

Pourrait-il continuer à jouer dans la LNH au-delà de son contrat actuel ?

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Aucun doute à le voir aller.

Jusqu’à 45 ans ?

Pourquoi pas !

50 ans ?

Il ne faudrait pas gager contre lui.

Ovechkin est une force de la nature.

En ce sens, il est une émule de Gordie Howe, qu’il doublera bientôt au deuxième rang des francs-tireurs de la LNH. Il peut tout faire sur une patinoire et il n’a jamais eu besoin de personne pour se protéger.

Au contraire, c’est lui qui dicte la loi sur la glace. Le rival qui ose le frapper solidement peut prévoir recevoir une percutante mise en échec qui ne tardera pas.

Vu comme un imbattable

Les équipes adverses lui vouent le respect que l’on accorde aux invincibles.

Les moins jeunes se rappelleront que Howe était un joueur salaud. On ne le surnommait pas elbows pour rien.

Aller lui disputer la rondelle dans un coin de patinoire était dangereux. Vous pouviez recevoir un coup de coude vite fait dans la figure sans que l’arbitre n’y voie rien.

Comme il pouvait tout aussi bien vous enfoncer la pointe de son bâton dans le creux de l’estomac.

Les livres d’histoires de hockey sont remplis d’anecdotes de ses victimes, qui en parlent comme si ce fut un honneur d’être décoré des stigmates des blessures que leur avait causées Mr. Hockey.

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Qui n’a pas entendu parler aussi du tour du chapeau à la Gordie Howe ?

L’époque de Slap Shot !

Number nine, comme on l’appelait aussi, avait 43 ans lorsqu’il a tiré sa révérence une première fois avec les Red Wings de Detroit, en 1971. 

Il avait marqué 23 buts et totalisé 52 points en 63 matchs avec une équipe qui avait terminé avant-dernière au classement général dans une ligue qui en comptait 14.

Après une pause de deux ans, il est revenu au jeu pour jouer avec ses fils Mark et Marty dans l’uniforme des Aeros de Houston, de l’Association mondiale. Il a connu quatre saisons de 96 points ou plus dans l’AMH, dont deux de 100 points.

Il n’a pas raté un match à son retour dans la LNH en 1979-1980, inscrivant 15 buts et amassant 41 points avec les Whalers de Hartford, à l’âge de 52 ans.

Aussi solide qu’un robot

Certains minimisent ces chiffres en disant que l’AMH était un sous-produit de la LNH. Ce n’est pas faux, mais c’était l’époque de Slap Shot ! en version réelle.

Les joueurs n’étaient pas faits en « mousse de combine » pour reprendre une expression de mon ancien collègue Mario Leclerc, l’orgueil de Thetford qui écoule des jours heureux et paisibles dans sa peau de retraité.

Ovechkin n’a pas connu ça et c’est tant mieux.

N’empêche, il est fait du même moule que Howe.

Le gars est une machine.

La science russe aurait voulu le fabriquer de toutes pièces qu’elle n’aurait pas fait mieux que le modèle humain. 

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L’autre phénomène 

Parlant de joueurs indestructibles, que dire de Jaromir Jagr ? 

Au cas où ça vous aurait échappé, il a fait un bref retour au jeu dernièrement, le temps de remplacer au pied levé un joueur malade de son équipe, les Knights de Kladno, dont il est propriétaire.

Jagr n’a pas paru trop rouillé. Il a participé à deux des trois buts des siens dans une défaite de 7 à 3 aux mains du HC Bili Tygri de Liberec.

Pas mal pour un petit vieux qui a franchi la cinquantaine en février dernier.

Jagr était âgé de 46 ans lorsqu’il a disputé son dernier match dans la Ligue nationale avec les Flames de Calgary, le 31 décembre 2018.

Il s’était joint dès lors à l’équipe de sa ville natale, en Tchéquie, jouant plus ou moins régulièrement avec elle pendant cinq ans.

En octobre dernier, il songeait à accrocher ses patins définitivement, mais il n’a pu résister à la tentation de disputer un autre match.

S’il n’est que l’ombre du grand joueur qu’il a été dans la LNH, il demeure une figure populaire dans son pays. Ses compatriotes aiment le voir dans le feu de l’action.

Pause profitable

Jagr suivait difficilement le flot du jeu de la LNH à ses dernières saisons. La même chose va arriver un jour à Alex Ovechkin, mais à le voir filer sur la glace, ce n’est pas demain la veille.

Jagr avait 36 ans quand il a quitté la LNH en 2008 pour aller jouer à Omsk, dans la KHL. Il avait expliqué sa décision en disant que le mode de vie trépidant de la LNH lui pesait et qu’il était temps pour lui de passer à autre chose.

Trois ans plus tard, il a repris sa carrière dans la LNH avec les Flyers de Philadelphie. Il avait saisi en Russie l’importance de l’entraînement physique et d’une saine alimentation pour faire face aux exigences des longues saisons en Amérique.

Maintenant, son équipe risque d’être reléguée en deuxième division, elle qui croupit au 14e et dernier rang en ce moment dans l’Extraliga.

Ça pourrait être une autre raison pour l’inciter à rejoindre son bon copain Tomas Plekanec, le reste de la saison.

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