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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Alex Boissonneault: halte aux campagnes de salissage

Photo RADIO-CANADA
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-05-14T04:00:00Z
2025-05-14T04:10:00Z
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C’était, lundi matin, un vrai choc politico-médiatique: Alex Boissonneault, un des journalistes les plus respectés au Québec, a annoncé se présenter pour le Parti Québécois dans le cadre de l’élection partielle d’Arthabaska.

Nous sommes loin du temps où les commentateurs, chacun leur tour, écrivaient la rubrique nécrologique du PQ.

Ce dernier se sent désormais capable de remporter une circonscription que l’on jugeait difficile, et ose même y présenter un candidat vedette.

On y verra aussi le signe de l’émergence d’une nouvelle élite indépendantiste et nationaliste, composée d’hommes et de femmes qui incarnent une vraie réussite sociale et jugent le temps venu de s’engager pour la cause nationale, car ils savent que le Québec est à la veille d’un rendez-vous avec son destin.

Il y aura d’autres Alex Boissonneault demain.

PQ

Éric Duhaime, le chef conservateur, qui espérait se faire élire sans opposition, l’a mal pris et a décidé de s’attaquer à Boissonneault en jetant des seaux de merde sur lui.

Sa méthode: fouiller dans son passé pour ressortir contre lui des événements qui datent d’un quart de siècle, au tout début du présent millénaire – des faits qui étaient publics, et connus, même si Duhaime se présente comme l’inspecteur Gadget.

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Des faits que Duhaime tord au point de les déformer.

Rappelons les faits reprochés à Boissonneault.

Alex Boissonneault, début vingtaine, était un militant de la gauche anticapitaliste, leader de Germinal, un groupuscule voulant perturber de violente manière le Sommet des Amériques à Québec.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

C’est évidemment absolument condamnable.

Il avait informé le chef du PQ de tout cela, d’ailleurs.

Ceux qui me lisent savent que je n’éprouve aucune sympathie pour cette gauche radicale, surtout acoquinée avec QS d’ailleurs.

Mais voilà: Boissonneault n’est plus un post-adolescent en révolte. Il a entretemps fait une belle carrière, fondé une famille et considérablement évolué politiquement. Il n’a plus rien à voir avec le jeune fanatique qu’il a déjà été.

J’ajoute que s’il était encore un anarchocapitaliste violent, il ne serait pas tenté par le PQ.

Faut-il, comme le souhaite Éric Duhaime, abolir ce qu’il a accompli lors du dernier quart de siècle pour l’enfermer dans une erreur de jeunesse? Faut-il interdire aux individus la rédemption? Doivent-ils porter leur passé comme un boulet jusqu’à la tombe?

Duhaime

J’ajoute une chose: la jeunesse est l’âge du culte de la provocation et de la radicalité, à gauche comme à droite d’ailleurs.

L’essentiel consiste évidemment à se redéployer ensuite dans les paramètres de la démocratie libérale.

Alex Boissonneault est un homme honorable, qui a payé sa dette à la société, et qui a reçu son pardon.

Ceux qui veulent mener cette élection partielle en le salissant sans vergogne se déshonorent.

Et j’ai bien l’impression que si Boissonneault sortira indemne de cette entreprise de salissage visant à détruire sa réputation, ceux qui ont tout fait pour le détruire de si vile manière en payeront le prix.

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