Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Alcool au volant: une automobiliste coupable d’avoir tué un aspirant policier après une soirée festive

Elle avait un taux d’alcoolémie une fois et demie la limite permise au moment du drame

Partager
Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2023-09-12T21:50:00Z
2023-09-12T21:50:35Z
Partager

Une femme de 36 ans a été reconnue coupable d’avoir tué un aspirant policier en conduisant ivre au retour d’un souper de Noël où l’alcool coulait à flots.

Vers 5 h le 23 décembre 2018, Audrey Perrotte revenait d’une soirée festive lorsqu’elle a happé de plein fouet un véhicule qui arrivait en sens inverse, sur la route 158 à Mirabel. 

L’autre conducteur, Julien Lachance, 21 ans, était décédé sur le coup. Le jeune homme était nouvellement diplômé de l’École nationale de police du Québec. Il aspirait à devenir policier, comme son père. 

Ironiquement, au moment du drame, il agissait alors comme chauffeur désigné puisqu’il était allé chercher sa copine qui croyait avoir trop bu. 

La victime, Julien Lachance, était nouvellement diplômé de l’École nationale de police
La victime, Julien Lachance, était nouvellement diplômé de l’École nationale de police Photo courtoisie

Sur la route, le couple a croisé le chemin d’Audrey Perrotte, qui a bifurqué au même moment de sa voie, dans une courbe. 

Les instants après le drame, la conductrice avait répété aux premiers répondants qu’elle s’était endormie, qu’elle avait travaillé plus de 50 heures dans sa semaine et qu’elle avait peu dormi dans les dernières 24 heures.

Personne ne soupçonnait alors qu’elle ait pu être intoxiquée. 

«Ni honnête ni sincère »

Mais quelques semaines plus tard, une enquêteuse au dossier a appris d’une témoin que l’alcool coulait alors à flots lors du souper avant le drame. Bouteille de 3 litres de vin, mousseux, shooters de Stinger, gin, rhum, vodka. De nombreuses boissons trônaient sur le comptoir.

Publicité

«Elle était saoule, mais pas finie», avait décrit une des convives, en parlant de l’accusée. 

Les échantillons sanguins de cette dernière ont démontré qu’elle avait plus d’une fois et demie la limite d’alcool permise dans le sang. 

Des résultats que l’accusée avait vivement contestés lors de son procès. Elle remettait en effet en doute la préservation de la fiole de sang, qui avait été oubliée sur un comptoir, sans bouchon, pendant de longues heures. Selon elle, le contenu aurait pu être pollué. 

Un argument que le juge Éric Côté a rejeté. Même chose pour sa version sur sa consommation d’alcool: elle assurait n’avoir bu que deux verres de vin, une flûte de champagne et un shooter, sur une période de 10 heures.

Une version qui ne «tient tout simplement pas la route», a conclu le magistrat.

«Ses explications sont frivoles, dépourvues de toute franchise», a-t-il ajouté, qualifiant l’accusée de «ni honnête ni sincère».

La violente collision est survenue sur la Route 158 à Mirabel vers 5h20, le 23 décembre 2018. PASCAL GIRARD/AGENCE QMI
La violente collision est survenue sur la Route 158 à Mirabel vers 5h20, le 23 décembre 2018. PASCAL GIRARD/AGENCE QMI Photo d'archives, Agence QMI

Un baume

Il l’a alors reconnue coupable d’avoir tué Julien Lachance et blessé la copine de ce dernier, en conduisant avec un taux de plus de 80 mg d’alcool par 100 ml de sang.

Le verdict a été accueilli avec émotions, tant par l’accusée et sa famille, que par les nombreux proches de la victime présents au palais de justice de Saint-Jérôme.

«Je souhaite à la famille de la victime que ça puisse mettre un baume, c’est un processus de deuil qui s’étend depuis 2018 dans leur cas», a commenté le procureur de la Couronne, Me Sédrik Valiquette, à la sortie de la salle d’audience. 

Sédrik Valiquette, procureur de la Couronne
Sédrik Valiquette, procureur de la Couronne Photo Martin Alarie

Audrey Perrotte était aussi accusée de deux chefs de conduite avec les facultés affaiblies, mais elle a été acquittée. Elle est passible d’une peine de détention. 

Les parties reviendront en cour à une date ultérieure pour la détermination de la peine.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité