Alcoa presse Trump d’abandonner ses tarifs sur l’aluminium
Ceux-ci ont coûté 20 M$ US à l’entreprise en mars


Sylvain Larocque
Le géant américain Alcoa, qui exploite trois usines au Québec, demande à Donald Trump d’abandonner ses droits de douane sur l’aluminium, estimant que les États-Unis sont incapables de remplacer la production canadienne.
Lors d’une téléconférence avec des analystes financiers, mercredi, le PDG d’Alcoa, William Oplinger, a soutenu que même si la capacité américaine était portée à son maximum, le pays ferait quand même face à une insuffisance de 3,6 millions de tonnes qu’il faudrait combler par de nouvelles alumineries.
Pas assez d’électricité
«Il faut plusieurs années pour construire une nouvelle aluminerie et il faudrait au moins cinq ou six alumineries pour répondre à la demande américaine pour de l’aluminium primaire. Ces nouvelles alumineries requerraient une production additionnelle d’énergie équivalente à presque sept nouveaux réacteurs nucléaires ou plus de 10 barrages Hoover», a déclaré M. Oplinger, cité par le Globe and Mail.
«D’ici à ce que de la nouvelle capacité soit installée aux États-Unis, la chaîne d’approvisionnement la plus efficace, c’est l’aluminium canadien», a-t-il ajouté.
Le 12 mars, M. Trump a imposé des tarifs de 25% sur les importations d’aluminium, y compris celles provenant du Canada.
Même si Alcoa n’a payé ces tarifs que pendant quelques semaines au premier trimestre, qui a pris fin le 31 mars, la facture s’est élevée à 20 M$ US. L’entreprise anticipe des coûts de 90 M$ US au deuxième trimestre.
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Pressions sur Trump
Alcoa a fait valoir à l’administration Trump que pour donner un coup de pouce aux travailleurs américains, il faut épargner l’aluminium canadien.
«Pour soutenir les emplois de transformation, nous avons besoin d’une production économique d’aluminium primaire provenant, préférablement, du Canada», a indiqué le grand patron d’Alcoa.
Au Québec, Alcoa emploie près de 2500 personnes et compte des alumineries à Baie-Comeau, à Bécancour et à Deschambault, en plus de son siège social canadien à Montréal et de son Centre mondial d’excellence des alumineries. Rio Tinto est actionnaire minoritaire de l’aluminerie de Bécancour (ABI).
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