Alain Cossette vit toujours pour cette chasse


Julien Cabana
Depuis plusieurs décennies, Alain Cossette pratique la chasse aux oiseaux migrateurs. Il ne s’est jamais remis de cette fièvre qui l’a attaqué alors qu’il avait 14 ans.
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Encore aujourd’hui, le directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs discute de chasse aux oiseaux migrateurs avec le même feu dans les yeux.
« J’ai commencé à chasser les oiseaux migrateurs à 14 ans. Je suis né à Trois-Rivières. Ma famille possédait un chalet à la Baie-Jolie, qui est à côté de Pointe-du-Lac. C’est l’entrée du lac Saint-Pierre. J’ai tout de suite eu la fièvre pour chasser les oiseaux. J’ai eu des caleuses, des duck boats, des chaloupes camouflées, des caches fixes entourées de cèdre avec de la broche à poule tout autour. Nous enterions les chaloupes directement dans ces caches spéciales pour nous camoufler. J’ai eu d’autres équipements pour chasser, comme une tortue. J’ai vraiment tripé très jeune dans le monde de la chasse aux canards. J’ai grandi dans ce monde. Ma passion était la chasse aux canards et elle l’est toujours. »
Il ne faut surtout pas croire que ce véritable maniaque de cette chasse allait en rester là.
« Je me suis équipé d’appelants que j’utilisais sur différents sites de chasse potentiellement productifs. »
Notre homme n’avait surtout pas l’intention de s’arrêter là.
« J’ai découvert la chasse aux canards de mer et je me suis promené partout. Je suis même allé chasser le cygne en Caroline du Nord, après avoir remporté un permis attribué par tirage au sort. Je me suis rendu au Nouveau-Brunswick chasser en février parce qu’il y a une saison de chasse à ce moment-là. Je me suis rendu aussi très tard en saison en Nouvelle-Écosse pour chasser le canard. J’étais vraiment un fanatique. »
LES BONS APPELANTS
Dans l’esprit de ce véritable maniaque de la chasse aux oiseaux migrateurs, l’une des clés du succès, c’est le choix des bons appelants.
« J’ai toujours eu des appelants en fonction des espèces chassées. Si je chassais l’eider, j’avais des appelants en conséquence ; même chose si je chassais la macreuse, les morillons ou les canards de surface. Je me suis toujours adapté en fonction des types de chasse que je faisais. Je crois que jusqu’à un certain point, j’étais un peu fou. » Il se souvient que les gens le trouvaient vraiment fou. « Nous n’en avions jamais assez. Nous étions toujours à la chasse, à se lever très tôt. La veille de la journée de l’ouverture de la chasse aux canards, je n’ai jamais été capable de dormir. C’est toujours pareil pour moi encore aujourd’hui. »

Lorsqu’on lui demande si à 60 ans il chasse toujours les oiseaux migrateurs, il explique que oui, mais moins intensément.
« Je la pratique toujours et je tripe toujours autant. Je dois dire qu’avec la chasse du dindon sauvage, c’est ma chasse favorite. Dans les deux cas, le chasseur peut entendre ou voir ses gibiers. Tu sais que tu as toujours une chance. Un jour, mes amis ne se sont pas levés. Je suis parti seul et suis revenu avec cinq canards. J’avais tiré trois coups de feu sur des canards au vol. Tu ne sais jamais à quel moment tu vas avoir ta chance. C’est ça qui est le plaisir. Tu peux toujours garder espoir. Tu entends du gibier et tu le vois. »
POUR LES JEUNES
Selon ce passionné, la chasse aux oiseaux migrateurs peut devenir une bonne façon d’intéresser les jeunes à la chasse
« Oui, je crois sincèrement que les jeunes apprécieront cette chasse parce que, de façon générale, ils aiment lorsque ça bouge et qu’ils voient quelque chose. Il y a un autre élément important à considérer. Lorsque j’ai débuté, j’ai appris sur le tas. J’en ai passé, des journées à ne pas tirer un seul coup de feu. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’informations disponibles. Partout au Québec, il y a maintenant des guides de chasse. Ça vaut la peine de payer pour les guides parce qu’ils donnent l’accessibilité à la ressource, ils fournissent les équipements dont vous avez besoin. Plus besoin d’investir dans une embarcation ou d’acheter des appelants. Oui, ils vont payer 200 $ ou 250 $ par jour, mais c’est peu comparativement à ce qu’il leur en coûterait pour s’équiper. Quelle que soit l’espèce de sauvagine, il y aura certainement un guide qui pourra aider adéquatement les jeunes chasseurs. »