Ajouter ou enlever des murs à son domicile selon ses besoins: un concept ingénieux de cloisons escamotables est étudié à Laval


Félix Desjardins
Avec l’ouverture du Pavillon du cohabitat intergénérationnel à Laval, l’OBNL Village Urbain veut prendre le pouls de la population et des intervenants du milieu de l’habitation. Sa proposition: des logements modulaires compacts en cohabitat, dotés de cloisons escamotables permettant de diviser son domicile selon ses besoins.

Afin de répondre aux besoins changeants des Québécois, cet organisme québécois aimerait concevoir des logements intergénérationnels évolutifs. Quelques années avant d’ériger un projet novateur de 200 unités sur le boulevard des Laurentides à Laval, Village Urbain invite la population à visiter un prototype «grandeur nature» de logement nouveau genre, conçu en collaboration avec Sid Lee Architecture.
«La pandémie a accentué l’isolation sociale, fragilisé notre économie, empiré la crise du logement et nous a fait reculer sur nos ambitions environnementales», note Simon Mammone, directeur du développement immobilier. «Pourtant, on continue de construire de la même façon, même si nos modes de vie et les ménages eux-mêmes ont évolué.»
Ingénieux panneau

Dans ce prototype qui ouvrira ses portes au public le 24 mai, une grande cloison escamotable permet de diviser l’appartement de plusieurs façons. S’il accueillait un ménage de deux couples, par exemple, le logement pourrait être coupé en deux, créant deux unités de trois pièces et demie.

S’il était plutôt l’hôte d’un couple et d’une personne âgée, le panneau pourrait aussi être déployé pour créer un grand logement en «L» et une unité secondaire, assortie d’une seule chambre, d’une cuisine et d’une salle de bain.


Pour un ménage formé d’un couple et d’un enfant, on peut simplement dissimuler la cloison et créer un logement unique ouvert.

«L’idée, c’est de créer un logement flexible», enchaîne M. Mammone. «Dans le logement intergénérationnel au Québec, les gens pensent à la maison unifamiliale et au plex. La réalité, en 2025, c’est qu’on ne construit plus vraiment ça.»

Encore au «stade embryonnaire», ces cloisons, mal insonorisées, devraient être peaufinées dans les prochaines années pour offrir une vraie intimité aux occupants.
L’avantage d’être locataire

Par ailleurs, le concept de la cohabitation dépasse la seule composition des ménages dans les projets de Village Urbain. De grands espaces communs sont prévus, facilitant la création d’un sentiment de communauté entre les locataires.
Un des objectifs de Village Urbain, après tout, est de changer la façon dont nous percevons le logement locatif et d’offrir des espaces où les familles peuvent s’installer à long terme.
«Je pense qu’il y a une possibilité, comme en Europe, que ça devienne de moins en moins intéressant d’être propriétaire», conclut M. Mammone, qui a lui-même pris la décision de redevenir locataire. «En habitant dans des logements abordables et en investissant son argent, tu peux faire des rendements intéressants.»
- Pour en savoir plus sur le Pavillon du cohabitat intergénérationnel et pour visiter le prototype: https://villageurbain.org/projet/pavillon-du-cohabitat-intergenerationnel/
Un projet à Lachine

Un premier projet combinant logements et condos, piloté par Village Urbain, verra le jour à Lachine en 2026. Les occupants des 58 unités auront accès à près de 5000 pieds carrés d’espaces collectifs, qui comprendront notamment une grande salle multifonctionnelle et plusieurs terrasses. Les 16 condos sont vendus à partir de 334 000$ plus taxes, tandis que les 42 logements, réservés aux candidats respectant les plafonds de revenu établis par la Société d’habitation du Québec, seront offerts à partir de 1300$ par mois. «Vu qu’on est un OBNL, on n’a pas d’objectif de profits», souligne M. Mammone. «On développe donc des cohabitats au prix coûtant.»