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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Ajout d’écrans dans les écoles: «Un manque de cohérence», dénonce le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon

Photo d’archives, STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-02-17T21:02:57Z
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Le gouvernement Legault manque de précaution et fait preuve d’incohérence en investissant massivement dans l’achat d’ordinateurs et de tablettes pour les élèves en classe, dénonce Paul St-Pierre Plamondon.

«Il y a une incohérence, mais il y a surtout un manque au principe fondamental de précaution», a déclaré le chef péquiste en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Depuis quelques semaines, l’interdiction du cellulaire en classe est en vigueur, mais les écrans restent omniprésents dans les écoles du Québec, révélait Le Journal lundi matin.

Le gouvernement investira 15,2 M$ dans l’achat d’ordinateurs et de tablettes pour les élèves.

Il s’agit d’une hausse de 23,5% par rapport à l’an dernier. Depuis 2021, cette dépense s’élève à 55,5 M$, alors que les écoles subissent des compressions de 200 M$ qui touchent à des services essentiels comme l’aide alimentaire et les bibliothèques.

Le ministère de l’Éducation n’a pas répondu aux questions du Journal.

«C’est inacceptable, avec l’information que nous avons entre les mains en ce moment, qu’il y ait une telle incohérence du côté du ministère de l’Éducation», a noté St-Pierre Plamondon.

Il critique ces investissements massifs dans les écrans, alors que plusieurs pays comme la Suède les retirent des écoles.

Trop longue commission

«On a des données sur la santé mentale et la santé physique des jeunes qui sont alarmantes», a-t-il mentionné, critiquant la lenteur de la commission spéciale qui étudie la question à l’Assemblée nationale depuis des mois.

«Au Québec, on a choisi du côté de la CAQ de faire une commission sur la question pendant près d’un an, alors que nous, on demandait que ça se fasse en deux ou trois mois comme en France», a-t-il signalé.

«Par contre, sur le plan de l’anxiété, de la dépendance aux écrans et de la manière dont le cerveau se développe dans ces années cruciales de primaire et de secondaire, c’est démontré qu’il y a un impact de ce temps d’écran sur le développement des enfants, soutient-il. Nous, on fait une commission qui ne finit plus de finir.»

La commission doit déposer son rapport en mai prochain. «Et pendant ce temps-là, on pose des gestes absolument incohérents avec ce qu’on sait déjà», a-t-il dit, critiquant l’investissement de 15,2 M$.

M. St-Pierre Plamondon exige du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, des explications et des actions concrètes.

En entrevue avec Le Journal lundi, la professeure en psychoéducation Linda Pagani remettait également en question les bienfaits pédagogiques de ces outils, soulignant leurs conséquences négatives sur l’attention et la rétention de l’information.

L’intégration des écrans s’est faite sans réelle réflexion sur leurs impacts éducatifs, dit-elle.

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